Humayun Ahmed est sans doute un inconnu pour vous, comme il l’était pour moi il y a quelques heures avant que je ne fasse sa connaissance via la galerie photos d’un confrère anglais…
Et pourtant.
Le président Zilur Rahman a prié pour la “paix éternelle de l’âme de celui qui restera immortel” et la la Première ministre Sheikh Hashina a déclaré que sa mort était “une perte irréparable pour la nation”. Le peuple de Dacca a accueilli hier, dans le recueillement et les larmes, sa dépouille qui reposera à Nuhash Palli, dans le district de Gazipur
“Avant sa dernière opération, il m’a demandé à être enterré dans la terre de Nuhash Palli, son lieu familier, dont il adorait les plantes et les considérait comme ses enfants”, a expliqué en pleurant son épouse Meher Afroz Shaon aux journalistes qui se pressaient à l’aéroport.
Et pourtant.
Je n’ai trouvé sur Internet ni où se trouvait exactement Nuhash Palli, ni de livres traduits dans notre langue de Humayun Ahmed, l’auteur le plus populaire du Bangladesh… auteur de plus de deux cents livres, scénariste et réalisateur de dizaines de films et téléfilms.
Il n’y a peut être qu’un seul monde, mais les échos qui nous en parviennent n’ont pas tous la même force.
(photos : Munir uz Zaman, Foisal Masum, DR)
Lisa Leblanc connaîtra sans doute plus de succès chez nous que Humayun Ahmed. Cette jeune Acadienne de 21 ans “qui roule ses « r », qui aime se moquer d’elle-même, qui écrit des textes sans trop de froufrous et qui est tannée de chanter des chansons de fi-filles!” joue du “folk trash”, est l’une des Révélations Radio-Canada 2012-2013 et a donné l’un des concerts les plus appréciés des dernières Francofolies de Montréal.
Et comme elle chante dans notre langue, ou presque, pas besoin d’attendre d’attendre la traduction…
C’est bien aussi de savoir que nous avons une infinité de choses à découvrir dont certaines parfois très proches. Je me souviens de la mort de Georges Perec en 1982. Je n’avais jamais jamais entendu parler de ce Monsieur ni de son oeuvre, j’ai attaqué la vie Mode d’emploi et l’ai lu deux fois fois en boucle. ( Puis une ou deux fois depuis et plein d’autres ).
Lisa Leblanc, elle, ne manque pas de vie, c’est beau et exotique le français comme ça.
Je me souviens de la mort de Georges Perec, c’est beau comme… du Perec.
C’est vrai que le mode est infini par rapport à notre potentiel de découverte.
Je me souviens de mon vertige quand j’avais appris qu’il sortit en France chaque année plus de livres que je n’en lirai jamais dans ma vie.
Quel est le hasard qui nous guide vers certains ? Comme celui qui mène ici une poignée de lecteurs fidèles… 🙂