J’ai hésité à intituler l’article du jour : À la mémoire de ma mère. Mais ça fait tout de suite oraison funèbre, non ? Et ma mère n’est pas morte, elle n’est juste plus là, égarée de mémoire avec une maladie dont on a changé le nom de démence en Alzheimer, parce que ça fait plus propre, plus sérieux, plus moderne. Même si ça ne change rien. Comme d’appeler aujourd’hui trisomiques les mongoliens dont ma mère s’occupait. Jadis. Aujourd’hui, je rends visite à ma mère dont je doute qu’elle me reconnaisse. Mais je lui pardonne d’avance.
Bref.
Revenons à l’actualité du monde. Qui n’est pas sans rapport avec cette introduction.
Après le camp de Zaatari hier, l’image du jour nous vient d’un autre camp de réfugiés d’un autre conflit : le camp Mugunga III, près de Goma, où plus de 5000 enfants congolais déplacés reçoivent une aide matérielle autant que psychologique et “apprennent à vivre de nouveau comme des enfants, à exprimer leurs émotions et leurs désirs”.
Exprimer ses désirs…
Si j’ai choisi cette photo parmi les dizaines réalisées par Thomas Mukoya au début de ce mois, c’est que j’ai été touché du contraste entre cette fillette noire et sa poupée blanche. Et que j’ai pensé, en la voyant, à ma mère… qui accepta un certain Noël du siècle passé d’offrir à son fils (votre serviteur) le cadeau qu’il demandait : une poupée noire qui s’appelait Awa (Ève).
En voyant cette image, j’ai ressenti une profonde émotion que je partage comme ma part d’enfance…
(photo : Thomas Mukoya)
En noir et blanc, en contraste, en couleurs…
The Invention of Colour, c’est le titre du dernier album du guitariste brésilien Tiganá Santana, dont est extrait ce titre Elizabeth Noon. C’est doux, non ?
Etait-ce déjà ton côté poète lisant l’à venir ? Savais-tu que les petits(es) enfants de couleur foncée auraient un jour sa préférence ?
Belle journée auprès d’elle.
;-|
Tiens, il n’est pas converti celui là !???
C’est le smiley Corse, dur mais compréhensif…
Emotion partagée ….
Un seul mot : Bouleversant!
C’est toujours déroutant de ne plus exister pour l’autre…
On s’accroche comme on peut… à un fil ( l’image de ce jeune indien accroché à un fil pour ne pas être englouti …par l’oubli) de notre mémoire pour rendre l’autre vivant en nous et avoir le sentiment de continuer à exister…pour lui.
Entre mémoire et oubli, contraste très émouvant!