La photo du jour m’a ému.
A cause du rapprochement que j’ai fait avec une autre image de fillette accompagnée de sa poupée, parue ici courant août, de mon enfance, de ma mère, de vos commentaires pour partager mon émotion. Mais pas seulement.
Finalement, même si j’esquisse quelques pirouettes rebelles, je suis d’accord avec Richard : la guerre a ses règles, ses codes, ses usages. Même si ceux-ci ont évolué, avec l’éloignement des militaires du champs de bataille et le rapprochement des conflits des populations civiles, il y a des limites qui restent infranchissables. Théoriquement.
Ainsi, lorsque 100.000 personnes (estimation) sont tuées à coups d’explosifs et de métal, il n’y a rien à redire. C’est dans les règles, même d’une guerre civile démente qui oppose Bachar al-Assad à son peuple. Mais quand quelques centaines (355 selon Médecins sans frontières, 1 300 selon l’opposition syrienne) perdent la vie à cause d’armes chimiques, alors là, attention, ligne rouge, réaction, déclaration, intervention…
Enfin, pour ce qui est de l’intervention, on n’a encore rien vu venir. et les tergiversations dureront peut être jusqu’à la prochaine provocation “inacceptable”.
Le rapport avec la photo du jour ?
Elle illustrait un message que j’ai reçu cette semaine de l’Unicef, accompagné de la légende : “Yara, 4 ans. Une bonne raison de donner parmi 1.000.000” et d’un lien vers la page “Urgence Syrie” d’Unicef France.
On estime que plus d’un million de Syriens ont fui leur pays déchiré pour trouver refuge dans les pays voisins : Turquie, Liban, Jordanie, Irak… On estime aussi que 45% des Français sont favorables à une “intervention” en Syrie.
Alors je me suis livré à un rapide calcul : selon les chiffres de l’INSEE, nous sommes 49,4 millions de Français de plus de 20 ans. 45% de ce chiffre donne 22,23 millions de personnes d’accord pour intervenir. Si chacune donne, ne serait-ce que 50€ (déductibles à 66% de ses impôts!) cela fait plus d’un milliard d’euros de dons. Soit plus de 1000 euros par réfugié syrien.
Et c’est un minimum.
Magnifique non ? Cela permettra, en plus des secours d’urgence, d’acheter quelques poupées.
Depuis le mail de l’Unicef, j’en ai reçu trois autres de Médecins du Monde, Oxfam, et Care. Vous avez même le choix.
(photo : Karin Schermbrucker)
Plus léger, quoi que pas complètement sans rapport.
C’était l’époque, déjà, où les artistes français s’exilaient. C’est le Luxembourg que représentait France Gall, quand elle décrocha, en 1965, le prix de l’eurovision, avec Poupée de cire, poupée de son. Une chanson signée Gainsbourg et reprise abondamment depuis.
Par :
- France Gall
- Belle & Sebastian
- Arcade Fire
- Therion
- Katri Helena, sous le titre Vahanukke laulava nukke
- France Gall, sous le titre 夢見るシャンソン人形
Cela serait bien trop beau s’il nous suffisait d’envoyer un peu d’argent pour que les guerres cessent…
Pour ma part je crois même que cela participe au contraire à les faire durer, en tous les cas à laisser les puissants continuer leurs manigances. Je vous recommande la très intéressante « Stratégie du choc » de Naomie Klein où tout cela est fort bien expliqué. Quant à la Syrie, il faut se garder d’avoir une vision manichéenne de la situation…ce ne sont pas des gentils et purs contre des méchants vilains. En revanche, oui ce sont toujours les mêmes qui trinquent pour asseoir le pouvoir de quelques-uns…Poupée de cire, poupée de son, pot de terre contre pot de fer…
oh, je n’ai pas la prétention de pouvoir faire cesser les guerres… mais juste un peu aider à apaiser les souffrances de ceux qui les prennent sur la gueule !
Bien sûr je rêve aussi du jour où la répartition juste des richesses rendra les ong totalement inutiles… Mais en attendant, il y a des gens qui y bossent et que j’ai envie d’aider.
Mais c’est aussi une histoire personnelle.
Je pensais en mars dernier :
http://www.abcdetc.com/2013/03/18/2-ans-cest-long/#comment-5226
qu’il ne nous restait qu’à nous indigner… mais non, tu as raison, on peut aussi donner. 🙂
« Intervenir pour »…vu qu’une intervention militaire ne conduise pas à une catastrophe ! Ha la la !!!! Je croise les doigts…
En tous cas, Bénédicte à raison ce conflit (comme beaucoup d’autres…) ne se simplifie pas à des gentils contre des méchants. Et, Bénédicte à encore raison, ce sont toujours les innocents qui trinquent.
« Dans un camp au milieu de nulle part, à compter les pierres que des enfants désœuvrés nous jettent. A quoi bon? Des sourires, des regards, des signes de reconnaissance peuvent faire oublier la guerre, toutes les guerres. Nous construisons de minuscules châteaux de sable, au milieu du désert. »

Eric, un ami psychiatre dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie
Alors si donner peut faire revenir un sourire sur des vies ravagées, oui donnons….
Merci Annie, merci Eric, merci à tous les constructeurs de minuscules châteaux de sable…
🙂