Il y maintenant deux semaines que les paysans colombiens se sont mis en grève pour protester contre les importations d’aliments en augmentation massive suite à l’accord de libre-échange avec l’Europe et les Etats-Unis et aussi contre l’augmentation du coût des semences et des engrais.
Loin de se calmer, la révolte a gagné d’autres secteurs du pays : routiers, syndicats miniers, étudiants, qui tous ont une bonne raison de protester contre le régime du président Juan Manuel Santos.
Jeudi dernier, des milliers de manifestants ont investis les rues dans une cinquantaine de villes du pays, comme à Bogotá, où quelques étudiantes semblent s’être inspirées de Femen. La couleur a même gagné les policiers, malgré eux.
Mais devant les débordements en marge de la manifestation dans la capitale, le président a décidé de déployer l’armée. 50.000 soldats ont donc été envoyé dans tout le pays pour rétablir l’ordre. “Il est inacceptable que les actes de certains affectent gravement la vie de la majorité”, a justifié le président Santos vendredi à la télévision nationale.
Soyons honnête, je ne pense pas qu’il parlait des seins nus de quelques étudiantes, mais des heurts, pillages et autres affrontements dans la capitale, qui ont provoqué près de 150 blessés et conduit à plusieurs arrestations.
Pour rassurer les lecteurs hexagonaux, les paysans en grève sont essentiellement ceux ce pommes de terre, pas de café !
(photos : Luis Acosta, Luis Robayo, Fernando Vergara, Fernando Vergara, Guillermo Legaria, John Vizcaino, Jose Miguel Gomez, Eitan Abramovich)
Je n’oublie pas que cette semaine c’est la rentrée des classes. Demain pour les enfants auxquels je continue de m’identifier avec une certaine empathie et sans nostalgie, aujourd’hui pour leur professeurs qui ne sont pas tous irrécupérables, puisque certains lisent même abcdetc.
Bref. Un peu de douceur pour ce moment particulier, avec Agnès Obel.
Trois ans après Philharmonics, son superbe premier album, la plus tendre des musiciennes danoises annonce son deuxième opus, Aventine, pour le 30 septembre, et nous en délivre quelques petites touches sur son site, dont ce tout doux The Curse.
Mais…
…restent-ils encore les premiers producteurs mondiaux de cocaïne ?
Ça au moins c’est de l’exportation !
En tous cas, d’accord une mondialisation de la « méthode FEMEN ».
Cela me rappelle le très beau film bolivien « Même la pluie » (La lluvia)
Un jeune réalisateur, Sebastian, tourne, en Bolivie, une fresque sur la servitude des Indiens et leur résistance aux colons espagnols du XVIe siècle. On en voit quelques séquences – on dirait Aguirre, de Werner Herzog, mais filmé du point de vue des opprimés. Pour calmer son enthousiasme, il y a Costa, son producteur et acolyte. Pragmatique et un brin cynique, il se débrouille comme un chef pour réduire les coûts de production avec la main-d’oeuvre locale. Sauf que la situation politique sur place se dégrade. Des tensions éclatent, menaçant la sécurité du tournage…
L’injustice est au coeur du réquisitoire que Sebastian et Costa sont en train de tourner. Et voilà qu’elle refait surface, sous leurs yeux, comme si l’histoire se répétait, cinq siècles plus tard. Les deux hommes le voient bien, mais s’arrangent, au moins un temps, pour ne pas s’impliquer. Faire leur film, voilà ce qui compte…
Avec l’aide de Paul Laverty (scénariste attitré de Ken Loach), la réalisatrice Icíar Bollaín confronte ses personnages à un cas de conscience rarement abordé au cinéma : un cinéaste engagé peut-il se permettre de ne pas joindre l’acte à la parole ? Où commence et finit son engagement ? Le film pose finement la question de l’intégrité. Même s’il tente d’y répondre, vers la fin, de manière un peu trop rapide et maladroite, au moins propose-t-il quelque chose. Qui ressemble à du cinéma équitable.
Quand on ne peut plis se contenter de filmer des choses bien proprettes..
Avec le charismatique Luis Tosar et le magnifique Gael Garcia Bernal
Pour Agnès Obel une jolie découverte, une voix qui m'accompagnera les soirées d'hiver, un chocolat à la main et l(esprit vagabondant par dessus les fiches de préparation;