Rocio de las Nieves Reyes Galvez porte un bien joli nom, mais son histoire n’est pas bien jolie.
Souffrant d’une maladie de cœur, elle a du mal à trouver un travail, ne touche plus d’allocation chômage et doit se contenter pour vivre de la pension alimentaire de 250 € que lui verse son ancien mari. Complétée par u peu d’aide que peut lui donner sa mère qui touche une pension de 800€. Elle vivait depuis 6 mois dans l’appartement d’un ami qui, se retrouvant au chômage lui aussi, ne peut plus rembourser ses mensualités… Alors Rocio de las Nieves Reyes Galvez va être expulsée. La banque Bankia a repoussé son expulsion au 15 novembre.
Et dans un mois ?
L’histoire peut paraître misérabiliste mais Rocio de las Nieves Reyes Galvez n’est pas un cas unique en Espagne, 9e ou 12e puissance mondiale selon comment l’on calcule son PIB en global ou par habitant (excusez, je n’ai pas tout compris…) mais où l’austérité fait des ravages.
“La réduction des budgets de la protection sociale, de la santé et de l’éducation ont entraîné un développement inquiétant de la pauvreté des familles en Espagne. Cette situation a des effets particulièrement négatifs sur la jouissance des droits de l’homme par les enfants et les personnes handicapées. Les autorités espagnoles devraient s’attacher davantage à faire en sorte que les droits des groupes vulnérables soient respectés dans le contexte des mesures d’austérité.”
Ce n’est pas moi qui le dit, mais Nils Muižnieks, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe en préambule d’un rapport accablant publié avant hier.
Désolé, je n’ai pas eu le temps de lire le rapport. Pas plus que nos dirigeants européens qui de toutes façons nous expliqueront qu’il n’y a pas d’alternative aux politiques de rigueur qui rassurent les marchés, garantissent la compétitivité du continent, préparent la relance et j’en passe. Et surtout préservent les marges des banques et autres spéculateurs divers qui ont créé les conditions d’une crise qu’ils traversent en toute impunité.
En expulsant au passage ceux qui ne peuvent pas payer.
(photos : Andres Kudacki, Susana Vera)
Carmen Maria Vega porte elle aussi un joli nom. Elle est passée ici il n’y a pas longtemps, je sais, et passe à Venissieux dans une semaine avec son spectacle Fais moi mal Boris.
Tout le monde est invité chez moi chante-t-elle dans son album Du chaos naissent les étoiles. J’y ai vu comme un clin d’œil…
C’est le site Rue 89 (ici) qui a publié la très belle et forte vidéo que vous trouverez ci-dessous, où le flamenco investit une succursale de la banque Bankia, ici à Séville le 17 mai 2012, pour protester « contre le sauvetage à coups de milliards publics de la banque en difficultés Bankia alors que le pays est plongé dans l’austérité ».
Les andalouses ne manquent ni d’humour ni d’audace malgré la crise sans précédent (à part peut-être sous le très sympathique Caudillo Don Francisco Franco Bahamonte)
….Estrella, llévame a un mundo con más verdades,
con menos odios, con más clemencia y más piedades.
Romperemos las nubes negras
que nos engañan, que nos acechan,
abriremos un mundo nuevo sin fusiles ni venenos.
Estrella, si te encontrara,
me darías tú la fuerza que necesito
para vivir en este mundo de confusiones,
de misiles y de motores.
Me llevarías por caminos y por montes,
donde tú alumbras campos de amores,
campos de luces y corazones.
Paroles d’une chanson flamenca de Enrique et Estrella Morente : L’étoile (la estrella)
Quelqu’un sait ou se trouve l’interrupteur de la machine qui fait couler l’argent à flot partout ?