Travailler plus pour que les patrons gagnent plus

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Bonheur de la mondialisation de l’information et délices d’Internet : c’est en regardant les images d’actualités sur le site indien de Yahoo que j’ai appris cette nouvelle qui n’avait pas traversé la frontière. Qui se trouve à moins de 150 kilomètres de chez moi…

“Ce montage photographique montre des drapeaux ‘1:12’ accrochés aux fenêtres de plusieurs maisons à Berne et à Zurich en novembre 2013”, expliquait la légende de cette étrange photographie.

1:12 ? J’ai d’abord pensé à un changement d’heure tardif, pour se différencier des voisins, comme les Suisses aiment en avoir l’habitude. Mais la suite de la légende m’a éclairé sur ces mystérieux drapeaux : “La Suisse se prononcera le 24 novembre sur une ‘initiative’ pour limiter les salaires des dirigeants d’entreprise à 12 fois le salaire de l’employé le moins bien payé.”

J’ai pensé fugitivement aux experts de l’OCDE

Ce sont les jeunes socialistes suisses qui sont à l’initiative de cette … initiative.

J’ai pensé fugitivement qu’il y avait encore des socialistes de gauche.

Avec leur proposition “1:12 – pour des salaires équitables”, ces jeunes idéalistes proposent à leurs concitoyens de remettre un peu de justice, d’équité, de morale et de décence dans les grilles salariales et les échelles de rémunération de ce beau pays tant aimé des riches en exil. Il faut dire que les écarts salariaux dans les entreprises suisses, loin de tasser avec la crise, ont explosé depuis quelques années, crevant largement depuis 2006 le rapport de 1 à 100.

Le record étant détenu pas Brady Dougan, CEO (qui se “traduit” par chief executive officer) au Crédit suisse, qui a perçu en 2009 l’équivalent de 1812 salaires de son employé le moins rémunéré.

Déposée en mars 2011, l’initiative n’est pas vue d’un très bon œil par les dirigeants suisses, qui ont tout de même été forcés de la soumettre au vote de leurs concitoyens qui, après des premiers sondages favorables, pourraient finalement rejeter cette proposition. Il faut dire que les patrons de grande entreprises se sont démenés pour défendre le “modèle suisse” (et leurs rémunérations) auprès de leurs salariés.

Les salariés au secours de leurs patrons nécessiteux. Un modèle d’avenir…

(photos : staff Reuters, Walter Bieri, DR)

Pour le coup, je vous propose une mosaïque nostalgique un peu spéciale, avec le plus célèbre des chanteurs suisses, qui s’apprête à fêter ses 50 ans de carrière.

Mais non, je ne vous parle pas de Charles Aznavour, mais bien de … Henri Dès !

De l’Eurovision en 1970 (je n’ai pas trouvé plus ancien) où il a avait terminé quatrième, au plateau de la Télévision Suisse Romande (où il chante après 1’50 de blabla…) le mois dernier, avec deux petits perles de souvenir… Que je dédie à deux pitchounes qui valent bien mieux que 12 fois leur père.