Coupé du monde

Même avant le coup d’envoi du premier match, il est devenu difficile de ne pas entendre parler de la Coupe du Monde qui se déroule au Brésil depuis hier, et qui va focaliser l’attention d’une bonne partie des humains pendant un mois. Du moins c’est ce que que souhaitent nombre de dirigeants qui espèrent un peu souffler jusqu’au 13 juillet.

Et en ce qui concerne les images du monde publiées par mes confrères chez qui je trouve mon inspiration ou mes sources, je ne vous dis pas la difficulté à échapper au ballon rond, dont je vous promets de vous épargner.

Il faudrait peut être se couper du monde.

C’est justement  ce qu’a fait le moine stylite, Maxime Qavtaradze, en s’installant en 1995 au sommet d’un pilier de 40 mètres de haut : le piton de Katchkhi (en géorgien : კაცხის სვეტი, kac’xis svet’i. Merci wikipedia !).

C’est après un séjour en prison que cet ancien grutier (qui avoue pourtant être sujet au vertige…) a décidé de changer radicalement de vie et de se faire ermite. Il séjourne donc sur les 150 m2 du sommet de la colonne (33 fois moins qu’un terrain de foot…) depuis près de 20 ans, ravitaillé par un treuil et ne descendant que deux fois par semaine, pour prier avec les autres moines ou rencontrer des hommes en quête de sens qui viennent lui demander conseil. Il lui faut à chaque fois 20 minutes pour descendre l’échelle dressée le long de son piton. Et autant pour remonter et se rapprocher de Dieu.

“C’est ici, dans le silence que vous pouvez sentir la présence de Dieu”, a confié Maxime Qavtaradze à Amos Chapple, le photographe qui a réalisé les images du jour.

Celui-ci n’a été autorisé à le rejoindre, qu’après avoir prié quatre jours avec les moines de la vallée, pendant 7 heures, dont 4 avant le lever du soleil. Dans les légendes qui accompagnent son reportage, il ne dit pas s’il a senti la présence de Dieu. Ni si Dieu regarde la Coupe du Monde…

(photos : Amos Chapple)

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Si j’ai trouvé la trace de Maxime Qavtaradze, c’est en faisant quelques recherches complémentaires après avoir trouvé cette photographie sur un site … indien.

(photo : David Mdzinarishvili)

Elle vient aussi de Georgie, du village de Mleta, à environ 250 km du piton de Katchkhi, et a été prise pendant la fête religieuse de Lomisoba, mélange de rituels païens et chrétiens, au cours de laquelle sont égorgés des centaines de moutons, de veaux ou de poulets…

Comme quoi, on a tôt fait de confondre un Géorgien et un Musulman et les voies du Seigneur sont aussi impénétrables qu’on le dit… Et variées.

J’ignore la hauteur de l’immeuble sur lequel est grimpé Mark Berube à la fin du mois dernier, en compagnie de ses acolytes Kristina Koropecki, Marc-André Pételle et Stephane Petrocca, pour enregistrer une nouvelle version de son morceau Carnival, extrait de son dernier disque Russian Dolls.

Mais c’est si beau que je vous ajoute la vidéo originale.