Les sourires c’est comme les caresses ou le soleil : on en redemande…
Aussi, après les sourires d’hier, des prix Nobel de la Paix Malala Yousafzaï et Kailash Satyarthi, celui d’Evo Morales fait plaisir à voir.
Le chef de file du Mouvement vers le socialisme (MAS) a été réélu pour un troisième mandat à la tête de la Bolivie, dès le premier tour de l’élection, avec plus de 61% des voix selon les premières estimations, soit à peine moins que lors de sa réélection en 2009 (63% des suffrages).
Comme quoi, il est des popularités qui ne s’émoussent pas avec le temps et le socialisme authentique peut encore briguer le pouvoir. En Amérique latine…
“Merci pour ce nouveau triomphe du peuple bolivien”, a-t-il souri dimanche soir depuis le balcon du palais présidentiel, en dédiant ce triomphe “des anti-colonialistes et des anti-impérialistes” à “Fidel Castro et à Hugo Chavez, qu’il repose en paix”.
Malgré ces références sulfureuses, la victoire du président indigène (qui n’a fait ni Science Po ni l’ENA…) est saluée par l’ensemble de la presse, y compris Le Figaro. Mais c’est quand même dans L’Humanité que j’ai trouvé le plius bel hommage, sous la plume de Jean Ortiz, qui conclut sa lettre ouverte à son “frère Evo” par ces mots, que je reprends volontiers à mon compte :
“Merci, frère et camarade Evo, Evo-peuple, Evo collectif, Aymara, Quechua, Palestinien, Kurde, sans-terre, cocalero, mineur, chaviste, guérillero, fralib, jornalero andalou… tu nous rends le monde plus respirable, plus humain, plus beau.”
(photos : Gaston Brito, Juan Karita, Jorge Bernal, Martin Mejia, Enric Marti, David Mercado)
Encore un concert à emporter de la Blogothèque.
Les lecteurs les plus anciens d’abcdetc se souviennent sûrement de Luzmila Carpio, évoquée ici à l’occasion de la diffusion du très beau Abuela Grillo, (La Grand-Mère Cigale) et repassée par là…
La réélection d’Evo Moralès nous donne une nouvelle occasion d’entendre la voix si singulière de celle qui fut ambassadrice de Bolivie en France. Et de rappeler que Quechua désigne d’abord un peuple et une langue…
Ailleurs en cette Amérique dite latine il s’en passe de belles vies qui donnent espérance et un peu de confiance en un possible qui s’invente si joyeusement ! Chantons la vie en attendant que nos petits un jour puissent se réjouir d’une liberté retrouvée, une pensée ouverte, une vie enchantée…
Bien ça ! Alors il s’est finalement sorti de son bras de fer avec les « indigènes »(*) qui s’opposaient à la construction de la route qui doit traverser le parc naturel du Tipnis ?
En tous cas, il y a bien peu de chef d’états qui peuvent se vanter d’avoir divisé par 2 le taux de pauvreté tout en multipliant par 3 le PIB ! Comme quoi il est possible de redistribuer intelligemment… 🙂
(*) J’ai horreur de ce mot.