Ça y est…
C’est la fin.
Je ne vais pas vous refaire le coup du boulier dont vous trouverez l’histoire résumée un peu plus tôt dans ce blougui.
Et je ne vais pas jouer non plus à vous faire peur.
Ce n’est pas la fin du blougui. Juste la fin de la deux millième série de billets. Demain, si tout va bien, je vous proposerai le 2001e. Et ainsi de suite.
Jusqu’à quand ?
Je me demandais hier comment j’allais fêter ce 2000e article. Si j’allais même ne pas l’esquiver par une pirouette, comme fut escamoté le 1000e. Je me demandais aussi, en même temps, ce que serait la suite. Quelle tonalité, quel rythme, quelle ligne, quels changements de forme et de fond, j’allais pouvoir introduire dans ces pages pour ne pas vous (ni me) lasser. Je me demandais juste ce que j’allais bien pouvoir écrire pour marquer ce billet, le 2000e de ce blougui.
J’ai l’habitude de me poser beaucoup de questions.
Et puis j’ai trouvé la première photo de la série du jour, en provenance du Sri Lanka. Vous y distinguerez un homme qui marche, une valise à la main, dans une plantation de thé dévastée par un glissement de terrain dans lequel 300 personnes ont perdu la vie. Parce qu’elles n’avaient pas été évacuées malgré le danger.
Alors j’ai pensé à toutes ces valises. Ainsi qu’aux miennes.
Toutes ces valises et les histoires qu’elles emportent. Quand les millions de réfugiés qui parcourent le monde (et parfois les pages de ce blougui) ont le temps d’emporter une valise pour y mettre les vestiges de leur histoire.
Ces valises d’exode et parfois de mémoire. En cherchant d’autres images de ces valises qui parcourent le monde, j’ai trouvé celles que la plasticienne Sonia Tomasiello a aidé des femmes d’Iran, d’Afghanistan, de Birmanie ou d’Ethiopie, à réaliser à partir de leurs histoires, de dessins, de photographies, de collages, et qu’elle a réuni dans une exposition présentée récemment en Australie : Rites of Passage… of Separation, Transition and Reintegration. A refugee mother and daughters journey.
Passage, transition, séparation, réintégration.
En collectant ces valises et en les entremêlant des “œuvres” de ces femmes, j’ai repensé à mes propres valises. Dont je dis toujours que je terminerai mon parcours de vie et de déménagements avec seulement deux d’entre elles. Dont l’une contient tous les fragments de texte inachevés que je laisse en brouillons, me consacrant à l’écriture de ce blougui, dans lequel s’entrecroise mon regard sur le monde et ma sensibilité.
J’ai été chercher une dernière photo de valise, publiée ici en mars dernier. Puis une autre encore, juste poétique. Pour conclure ce billet qui ne marque finalement rien. Qu’une étape sur la route d’un monde en marche, parfois vers nulle part. Et d’un désir de dire. En marche aussi. Vers un inconnu qui n’existe pas encore et où tout est à inventer.
Comme dans le monde.
De passage et en transition…
Et pour conclure, j’ai emprunté le titre à une autre histoire (belge) de mémoires, d’exil et de valises.
(photos : Dinuka Liyanawatte, Ramon Espinosa, Gabriella Waaijman, Alun McDonald, J. Kohler, Geoff Pugh, Joël Saget, Benjamin Girette, JM Lopez, DR)
Et puis, presque sans chercher, j’ai trouvé cette (très belle) vidéo de Tony Allen, extraite de de son tout récent album, Film of Life…
Il y passait une valise.
Vous croyez aux signes ? Je ne sais pas toujours les interpréter.
Et là, je réalise que les valises, chez moi, elles sont clouées sur les murs !
Et là, je me pose plein de questions !!!
Et merci pour ce blougui que j’ai découvert depuis peu (j’ai pas lu les 2000 !)et qui m’enchante, me questionne … au quotidien …
Alors fêtons tous l’entrée dans le mois de novembre et le début de la 2000ème série de billet ! Et arrêtons de fêter les fins de ceci ou de cela.
C’est tellement plus agréable de fêter la vie plutôt que la mort, de croire en l’avenir plutôt que regretter le passé… La valise n’est pas le symbole du départ mais plutôt celui de l’arrivée avec le merveilleux espoir d’une vie nouvelle.
Youpi !!! Et viva bcd ! Etc…
Ouf. On est reparti pour 1000 billets. J’aime bien cette idée de finir son parcours avec deux valises, et peut-être même une avec la miniaturisation. Avec un peu de chance je pourrais la passer en cabine lors du grand voyage vers l’au-delà et cette vie nouvelle et merveilleuse promise par Richard.
Youpi, viva JR.
2000ieme billet, j’ai vraiment cru au départ que ce serait fini. Très vite, tu as levé le doute mais en quelques secondes je me suis dit que c’était dommage car je découvre à peine ce site.
Un blog qui amène un autre Regard sur l’actualité (ou pas), met en Lumière un évènement…avec de superbes photos et qui nous laisse à nos pensées en musique.
Belle découverte donc pour le coup je cherchais à participer en restant dans le thème: valise mémoire, valise décharge, mots valise, valise de maux, histoire de valise…mais rien de tout ça je suis tombée sur le discours d’Orhan Pamuk lors de la réception de son prix Nobel en 2006 qui parle de la valise de son père : http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2006/pamuk-lecture_fr.pdf.
Viva JR (je reprends) et que la vie continue.
Je n’ai pas lu les 2000 billets…simplement j’ai la chance d’avoir rencontré l’auteur… une étoile brillante qui sème des rayons de lumière et qui sculpte chaque jour un petit bout de mosaïque sur le monde.
Merci pour ta lumière, ta sensibilité et tout ce partage.
Un bouquet de sourires A bcd etc.
Que tes bras continus à embrasser le merveilleux et l’espoir.