Pour redémarrer ce blougui après la trêve et la rétrospective annuelle, j’avais trouvé le billet idéal. Joyeux, festif, coloré, facile… Avec plein de photos de partout dans le monde où l’on a fêté la semaine dernière (déjà) le passage d’une année à l’autre.
Avec plein de feux d’artifices photographiés à (par ordre alphabétique) Abidjan, Athènes, Auckland, Berlin, Beyrouth, Dubaï, Francfort (où les feux ont l’air indigents, pour cause de restrictions budgétaires après l’explosion du coût de construction de la BCE ?), Hawaï, Ho-Chi-Min, Hong-Kong, Krasnoyarsk, Kuala-Lumpur, Lagos, Londres, Manille, Moscou, Paris, Pyongyang, Rio, Saint-Petersbourg, Singapour (qui a aussi fêté ses 50 ans d’existence), Sydney, Tirana (où les feux sont finalement moins indigents qu’à Francfort), Vienne et Zurich. Plus quelques images des derniers couchers de soleil de 2014, en provenance des environs de Rangoon, de Karachi, d’Islamabad, de Tynemouth, de Bombay, du Caire ou de Lisbonne…
De quoi assouvir mon goût pour les lumières artificielles des pétards dans le ciel ou de la lumière naturelle rasante à l’horizon du même ciel. À manier tous ces feux d’artifices, je me prenais pour Michka derrière le traîneau du renne. Et avec tous ces couchers de soleil, j’étais heureux comme le Petit Prince.
J’ai en plus glané au passage d’autres belles images de ce temps de passage où le monde a fait la fête : de ballons s’envolant dans le ciel (encore) de Tokyo, de quelques père Noël retardataires, à Ahmedabad ou à Bagdad, d’un magnifique gâteau dans les rues d’Hyderabad où une femme dessinait sur la pas de sa porte ce que j’ai appris s’appeler un rangolis, de courageux baigneurs de 1er janvier à Berlin, Ostende, Rome ou Vancouver et d’un pas plus courageux que ça à Salvador de Bahia, d’une jolie silhouette lumineuse sur une plage près de Malaga, d’autres silhouettes (de personnalités) en flammes à Quito, de drôles de gugusses à Pékin ou à la bourse de New York, d’une retraite aux flambeaux à Varsovie, de lampions à Séoul ou à Panmunjom, près de la frontière entre les deux Corées, d’un dictateur heureux de l’autre côté de la frontière (et dont j’espère qu’il n’a pas trop pâti pour ses visites à abcdetc de la coupure d’Internet dans son pays), d’un ramasseur de confettis à New-York et même d’un pape en dévotion au Vatican…
Il ne me restait plus qu’à recadrer tout ça au format du blougui, inventorier les photographes, trier les images à peu près par ordre chronologique (approximatif) d’entrée dans la nouvelle année. Et voilà…
C’est alors que, dans l’unanimité heureuse, souriante et colorée d’un monde tout joyeux de ne rien changer sauf d’année, je suis tombée sur trois photos en provenance d’Alep… Vous savez, en Syrie. Où se déroule toujours une guerre civile qui va entrer en 2015 dans sa cinquième année. Et j’ai eu comme un frisson…
Il y a toujours quelqu’un pour venir gâcher la fête.
Mais on peut espérer… Selon les derniers chiffres que j’ai trouvés, 3,2 millions de Syriens ont déjà fui vers les pays voisins, comme la Turquie, le Liban ou la Jordanie, ou plus lointains… et le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays atteint désormais 7,6 millions. En ajoutant les 150.000 victimes dénombrées depuis le début de la guerre et sachant que le pays comptait 22,5 millions d’habitants au début de la guerre, je vous laisse faire le calcul : en quelle année pourrons-nous unanimement clamer Happy New Year (en langue universelle bien sûr) sans craindre les trouble-fêtes ?
Allez, bonne année encore. Quand même !
(photos : Toshifumi Kitamura, Lai Seng Sin, Felipe Dana, Christophe Ena, KCNA, Jason Reed, Carlo Allegri, Ilya Naymushin, Amit Dave, David Gray, Dave Rowland, Abdalrhman Ismail, Khin Maung Win, Keith Bedford, Jon Nazca, Ben Nelms, Francois Lenoir, Riccardo De Luca, Chiba Yasuyoshi, Akinum Naveed, B.K. Bangash, Asif Hassan, Francisco Seco, Rob Griffith, Ahn Young-joon, Karim Sahib, Andy Wong, Owen Humphreys, Pan Chaoyue, Rafiq Maqbool, Hadi Mizban, Hektor Pustina, Kin Cheung, Sia Kambou, Juan Cevallos, Noah Seelam, Czarek, Hans Punz Sokolowski, Ennio Leanza, Sunday Alamba, Nicholas Kamm, Adam Berry, Kiril Kudryavstev, Jalal Al-Mamo, Hosam Katan, DR)
Il fallait bien une musique cosmopolite pour accompagner un tel tour du monde…
Gabacho Maroconnection réunit huit musiciens qui s’inspirent “de l’héritage gnaoua, de l’afro, de la tradition Berbère, du jazz, du flamenco… dans une transcendance des frontières, des styles, des différences”. Ça m’allait bien.
T’es vache quand même… pour 3 petites photos…
Tu aurais pu repousser cet « autre » sujet à demain et à deux mains !
Quel bordel là dedans :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne
C’est vrai, je suis con. Il va me falloir trouver un autre sujet pour demain…
Sourire
vive les cons alors!
belle ouverture sur le monde, je reste séduite