Une centaine d’enfants de l’école primaire Langata Road à Nairobi ont eu droit lundi 19 janvier à une série de cours accéléré, juste à l’heure de la rentrée des classes après les vacances scolaires.
En découvrant le mur érigé autour de ce qui était leur terrain de jeu, ils ont pu saisir quelques notions d’économie, le terrain ayant été racheté par le propriétaire de l’hôtel voisin pour y construire un parking.
Le promoteur étant également – selon certaines sources – un politicien connu, ils ont ainsi eu droit également à un peu de sciences politiques.
Un peu de sport pour détruire le mur et tenter de se réapproprier leur terrain de jeu, quelques pages d’écriture pour rédiger des pancartes de protestation, et un cours de chant pour crier leur mécontentement.
Puis un cours de physique-chimie, avec coups de matraques et jets de gaz lacrymogènes distribués par une quarantaine de policiers, accompagnés de leurs chiens. Pour le cours de zoologie, sans doute.
Après quelques notions de secourisme pour venir en aide aux cinq d’entre eux blessés lors de l’affrontement, les enfants onteu droit à quelques notions de morale dispensées par le chef intérimaire de la police kényane, Samuel Arachi, qui a annoncé la suspension du policier responsable de la situation, reconnaissant que du gaz lacrymogène n’aurait pas dû être utilisé, “puisque les manifestants n’étaient pas violents”. Il aurait pu ajouter qu’ils avaient pour la plupart entre 8 et 13 ans. Mais les policiers avaient sans doute raté la leçon de calcul…
Parmi les pancartes brandies par les enfants, l’une interroge ses parents pour savoir ce qu’ils ont fait “pour changer les choses”.
Question que je me pose à moi même, souvent. Même si je ne suis pas le père de ces enfants kenyans…
(Photos : Tony Karumba, Brian Inganga, Thomas Mukoya, Dai Kurokawa, DR)
J’ai titré ce billet en m’inspirant d’une chanson de Greame Allwright, mais j’ai choisi de rester au Kenya pour la musique du jour.
Avec Sauti Sol, meilleur groupe africain aux MTV Europe Music Award 2014, qui s’est inspiré de danses tribales traditionnelles pour accompagner la vidéo de son titre Sura Yako. Une chorégraphie que certains n’hésitent pas à désigner comme le prochain Gangnam Style (du Coréen Psy, pour ceux qui auraient un troue de mémoire).
Je vous laisse en juger :
Bel exemple de formation-action.
L’éducation et la pratique ! Et oui les petits, c’est ça la vie… La raison du plus fort est toujours la meilleure ! Surtout si le plus fort est aussi le plus riche avec le plus de pouvoir. (les 1% qui… quoi déjà ?)
Non, certes bel effort pour Sauti Sol ! Mais ils restent quand même bien loin de l’inimitable gangnam style :
Et pas sûre que les Kenyans rattrapent les Ivoiriens, qui tiennent quand même le haut du pavé de la musique africaine et de la chorégraphie qui va très très vite…
Et puis tout de même un clip qui fait l’apologie du mariage arrangé, ça va peut être avoir du mal à percer…?