On ne peut pas se souvenir de tout. Dans une époque où nos mémoires numériques contiennent des centaines, des milliers, voire des millions de fois plus d’informations que nos pauvres cervelles humaines et où nous leur faisons confiance pour retenir les dates, les événements passés, les noms, les péripéties d’un monde qui nous échappe, où les informations se télescopent et s’éclipsent inexorablement…
Bref.
J’ai laissé passer le 21 janvier et nous sommes déjà deux jours plus tard.
C’est en trouvant la photo des manifestants communistes de la place Rouge à Moscou qui, comme chaque année, commémorent la mort de Lénine (en 1924) que je me suis rendu compte que Vladimir Ilitch Oulianov était mort le même jour que Louis XVI (quelques siècles plus tôt en 1793)… Ne me demandez pas comment je sais la date de la décapitation de l’héritier Capet que je ne célèbre personnellement pas trop, mais dont j’ai trouvé sur le web une photo d’un fan qui lui la commémore. Comme quoi Internet est vraiment un endroit magique où la liberté d’expression nous donne l’occasion de croiser quelques moments de créativité assez impressionnante. Que nous oublierons malheureusement trop vite pour les raisons évoquées plus haut.
Bref (bis).
Lénine et Louis XVI ne sont pas les seuls défunts de cette journée, où personne ne semble honorer Cecil B. DeMille ou Blaise Cendrars. Ni George Orwell, d’ailleurs, mais chaque jour nous donne un peu de 1984 à savourer.
Et moi même je n’aurais pas mentionné cette date si je n’avais découvert que le 21 janvier est la Journée nationale des sages femmes bulgares. Lesquelles, en tenue traditionnelle, chantent, dansent et boivent. Dans une bouteille en forme de pénis, m’a appris la légende de la première photo que j’ai trouvée pour m’informer de cet événement. Et je vous en ai cherché une seconde pour que vous voyiez bien…
Sinon, c’était aussi la Journée internationale des câlins, m’ont appris d’autres sources en préparant cet article. Et c’est dommage de ne pas avoir davantage marqué cette journée par les temps qui courent aussi vite que les informations qui effacent notre mémoire.
Ou qui la brouillent. J’en profite pour rappeler aux personnes qui pourraient faire la confusion (comme ce manifestant croisé le 11 janvier, oui j’y étais…) que le titre de Charlie Hebdo qui a succédé à Hara Kiri Hebdo doit moins à Charlie Brown ou à son auteur Charles M. Schulz (même s’il fut publié dans le numéro 1), qu’à un autre Charles. De Gaulle (et je mets le lien vers wikipedia le site de référence pour ceux qui pourraient aussi avoir oublié qui c’était).
Mais je n’ai pas trouvé de photo de Mongénéral en plein câlin.
Bref (ter).
J’en ai terminé avec le 21 janvier… Mais pas avec la mémoire.
(photos : Kirill Kudryavstev, DR)
Sinon, avec un peu d’avance (ce sera le 2 février), je souhaite un bon anniversaire à Osvaldo Lenine Macedo Pimentel, plus connu sous son de scène de Lénine (aucune chanteur ne s’est affublé du nom de Louis XVI)…
Bon, moi je retiens que le 21 janvier c’est le jour des câlins !
Et que c’est le 23 que tu nous le dis… Grrr…
Puis, comme je n’aime pas les décès, à la place de celui de Louis XVI je vais plutôt retenir la naissance de la princesse de Norvège Ingrid Alexandra… C’est beaucoup plus mignon ! Et il y a tout plein de naissances ce jour là (même lien).
Pour en revenir aux câlins, en voila un célèbre :

Et pour rester sur ce Charles là, c’est marrant de se souvenir que c’est la « non liberté » d’expression qui a éventré Hara Kiri pour donner naissance à Charlie après :

J’ai attendu le soir pour le cadeau a filer aux sages femmes Bulgares…

Pour décapsuler leurs bouteilles… 🙂
Je me souviens pourtant que Cavanna raconte, dans « Bête et Méchant » je crois, que le « Charlie » de « Charlie Hebdo » vient bien de Charlie Brown…
A priori, l’histoire serait celle là…
Dans son no 94, la couverture ci-dessus, « Bal tragique à Colombey – 1 mort » fait suite au décès du général de Gaulle dans sa propriété à Colombey-les-Deux-Églises. Le choix de ce titre faisait référence à un fait divers qui avait défrayé la chronique le 1er novembre précédent : l’incendie d’un dancing, le « Cinq-Sept », à Saint-Laurent-du-Pont où 146 personnes avaient trouvé la mort. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, a alors interdit la parution du journal le 17 novembre.
Et… avec presque tous les anciens d’Hara Kiri, comme par hasard…
Juste une semaine plus tard est lancé Charlie Hebdo. Le prénom Charlie dans le titre serait donc une référence à Charles de Gaulle selon Wolinski. Sauf qu’on remarque que les premiers numéros de Charlie Hebdo contiennent des bandes dessinées dont justement Charlie Brown et du coup Cavanna a raconté par la suite que le titre « Charlie Hebdo » venait bien de Charlie Brown.
On ne saura jamais vraiment !
En tous cas, ils auront bien profité de l’histoire :
« Comme l’avait signalé notre malheureux confrère l’hebdo Hara-Kiri, dont nous déplorons la disparition, l’hebdo Hara-Kiri est mort. Lisez Charlie Hebdo, le journal qui profite du malheur des autres »
Pour la petite histoire :
http://www.caricaturesetcaricature.com/2015/01/ils-etaient-charlie-par-carlos-brito.html
Merci !
(C’est malin, encore un site où je vais m’égarer…)
Quand je pense qu’ils ont été édité par la SARL Kalachnikov !
Ça ne s’invente pas…
Je me suis aussi fait la réflexion.
Et quand tu penses à la couv du 7 janvier…
Dans le genre, j’ai trouvé récemment celui là :


http://palladio.free.fr/harakiri/
Où il y a de beaux souvenirs… prémonitoires :
Et aussi celui-ci :
http://www.harakiri-choron.com/
Où j’ai choisi ça :
Ah Reiser …
Allez, égare toi !
Quand je pense que j’ai jeté tous mes vieux Hara Kiri !
Ha la la !!! Qu’est-ce qu’on peut faire comme conneries…
J’ai jeté mes vieux Charlie…
Encore une déçue du Valisme ?

J’ai aussi jeté mes vieux libés, mes vieux téléramas, mes vieux picsou magazines…
Sourire
Pour des raisons plus personnelles…
Je n’ai conservé que ceux où je figure comme sr dans l’ours.
Faut que j’arrête de penser.
faut que je retourne bosser…