Le bonheur hypothétique

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Encore un coup d’œil dans le rétro, avec cette photographie prise la semaine dernière, à la veille de la visite “historique” de John Kerry, venu rouvrir officiellement l’ambassade des États-Unis à La Havane.

Un coup d’œil dans le rétro de quelques jours et de plusieurs années, même si le secrétaire d’état étasunien a préféré évoquer l’avenir :

“Aujourd’hui, nous faisons un pas historique –et j’ajouterai qu’il aurait dû survenir bien plus tôt– dans la bonne direction et nous sommes déterminés à aller de l’avant.”

Si vous souhaitez voir les images de l’événement, je vous renvoie à Paris-Match, spécialiste invétéré des photos de poids.

Pour ma part, j’ai préféré garder cette image évocatrice, pour un billet que j’ai failli intituler Cuba Scie…

Vous irez bien savoir pourquoi.

Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas certain de me réjouir de la “normalisation” des relations entre la toujours première puissance mondiale et son turbulent voisin de naguère. Peut être à cause d’un certain souvenir d’Ernesto et de ses idéaux, ou de la musique afro-cubaine ou d’un temps que les moins de 20 ans…

Où le bonheur avait un autre visage que celui de plaisirs éphémères à l’obsolescence programmée et où il existait une alternative crédible à un capitalisme

Je me répète peut être d’un jour à l’autre, mais j’ai comme une nostalgie en pensant à l’avenir de Cuba.

Mais, pour ne pas sombrer dans une mélancolie qu’on ma déjà parfois reprochée et dont je sais la stérilité, j’ai encore envie de croire à l’hypothèse communiste, comme l’écrivait Alain Badiou jadis. Ainsi qu’au bonheur, comme le décrit le même dans une interview publiée le jour de la réouverture de l’ambassade, qui se termine – tiens, tiens – par un éloge de la fidélité :

“Tu peux vouloir continuer ce que tu as désiré, ce que tu as voulu, et ce dont tu te sais capable. Tu peux, donc tu dois.”

(photo : Yamil Lage)

Pour accompagner ces quelques réflexions sur le bonheur, j’ai cherché une musique en rapport. Je pensais avoir trouvé mon bonheur en dénichant la “playlist du bonheur” proposée par l’ONU (carrément) à l’occasion de la Journée internationale du Bonheur du 20 mars dernier et établie à partir des propositions des internautes ou du moins ceux qui ont utilisé twitter avec le mot clef  #HappySoundsLike.

Mai, outre que le site éponyme semble avoir vécu, la liste ne comporte que des titres en anglais ! A l’exception du Pata Pata de Miriam Makeba, écrit (ai-je appris au terme de quelques recherches) en … xhosa, la deuxième langue d’Afrique du Sud après le zoulou.

Bref.

Un petit moment de bonheur qui n’a pas vieilli.