Il y a un mois, en pleine actualité “migrante”, en tentant de trouver quelques autres images, j’étais arrivé jusqu’aux photos de Madeline Stuart.
Une jeune trisomique australienne qui avait défilé “sous les bravos” à la Fashion Week (semaine de la mode, le dimanche 13 septembre) à New York et “ouvrait la porte à la diversité”.
J’étais même allé jusqu’à parcourir le site de la jeune fille où j’avais notamment relevé ce commentaire : “She wants people to know that Down Syndrome is a blessing, something to be celebrated”, que Rosanne Stuart, la mère de Madeline, reprenait presque mot pour mot au pied du podium, à destination des journalistes qui se pressaient p
our interviewer sa fille.
Je m’étais alors dit qu’en changeant les mots – de mongolien à trisomique puis à syndrome de Down – on pouvait peut être parvenir à changer la réalité, et à transformer un handicap, parfois lourd, encombrant, voire insupportable, en une “bénédiction”.
Et là, j’avais un peu calé. Conscient que j’allais effleurer l’impolitiquement correct, voire sauter dedans des deux pieds, et soucieux de m’éviter les foudres des personnes “souffrant de déficit”comme des “personnes avec des besoins spéciaux”, comme de leur entourage, et ne sachant plus quelle formulation adopter.
Pire coincé que pour parler des juifs ou des homos. C’est dire…
Je m’étais donc empêtré dans le vocabulaire et dans diverses digressions, comme la biographie de John Langdon-Down, lequel ne se gênait pas pour parler d’idiots dans ses Observations sur une classification ethnique des idiots publiées en 1866.
Comme quoi au XIXe siècle, on ne s’encombrait pas avec le politiquement correct. Et qu’on pouvait encore appeler un chat un chat dans un monde où les balayeurs n’étaient pas encore devenus techniciens de surface et les putains des travailleuses du sexe, où l’on ne confondait pas le PS et la gauche et les bipolaires avec des maniaco-dépressifs.
Entre autres et sans discrimination hein. C’est juste des exemples. Même si ce n’est pas vrai que je les ai tous trouvés ici ou là sur Internet.
Bref.
Une fois dérapé vers la confusion entre la mémoire et Google ou l’amitié et les réseaux sociaux, je n’étais pas parvenu à trouver une chute à ce délicat billet. Et je l’avais classé. Sans suite…
Aujourd’hui, les migrants (ou réfugiés?) ont quitté la une des journaux à défaut des routes de l’exil. Mais les semaines de mode (fashion weeks) se poursuivent.
Mais avec d’autres promotteuses de la diversité. Comme Ami Sano, ci-dessus dans son fauteuil roulant et plusieurs autres que j’ai découvertes après cette première photo (ici notamment).
Mais, après un mois de réflexion, je ne me laisserai ni prendre par le digression ni au dépourvu de ne pas avoir de chute.
Car, après être allé vérifier (malgré des chiffres très secrets) qu’il y avait un poignée de quelques milliers de clientes tout au plus capables de débourser les quelques milliers d’euros d’une création de mode, je peux affirmer que la diversité tant vantée à travers Madeline Stuart, Ami Sano ou les autres, n’est que de la poudre aux yeux…
(photos : Andrew Kelly, Yuya Shino)
Je sais bien qu’handsome n’a rien à voir avec handicapé… Je ne suis pas si débile.
Mais c’est justement que la recherche débile, idiot, rock, musique, etc. sur Internet n’a rien donné de bien concluant.
Alors j’ai trouvé ça…
Handsome Molly par les Irlandais de Cup O’ Joe
Avant d’aller voir la classification des idiots, qui m’intéresse au plus haut point, je vois les photos du défilé et il y a un truc acide qui remonte un peu. Tous ces gens idéaux, émus d’avoir, aussi près d’eux, cette jeune fille trisomique (gardons ce mot c’est plus simple) : la bénédiction, c’est en fait qu’ils doivent être incroyablement heureux de ne pas être comme elle, tout en se donnant une bonne conscience… je trouve ça d’une violence abominable de voir ces deux gars, presque des clones, la tenir par la main, et j’imagine ce qui doit passer dans la tête des super-poufs du public, lorsqu’elles immortalisent ça avec leur iPhone 6… pour ces gens-là, c’est comme côtoyer la mort… on en revient effrayé mais content, et plus que jamais sûr de soi…. les poules de luxe, rassurées d’avoir des corps parfaits, d’être bel et bien aux antipodes de l’anormalité mise en scène, rassurées aussi de pouvoir prétendre aux promotions canapé et de pouvoir, elles, tenir ce genre de beaux gars par d’autres endroits que la main…
Oui.
Re oui …
« …je peux affirmer que la diversité tant vantée à travers Madeline Stuart, Ami Sano ou les autres, n’est que de la poudre aux yeux… »
Pire, l’apitoiement fait vendre, et la différence fait le buzz !
C’est du bon marketing, bien pensé…
Ça fait un peu téléthon pour les stars. 🙁
et re re oui … !
Je vous trouve bien durs, je crois avoir déjà entendu ce type de propos à des présentations de mannequins présentant d’autres différences . Vous n’aimez pas ce milieu, moi non plus, et cette jeune fille est certainement là pour faire plaisir à sa maman mais peut-être fera t-elle rêver d’autres jeunes trisomiques… Et ils sont comme les autres ces jeunes, certains bavent aussi devant le dernier ifaune, ils ont des tablettes, sont sur facebook, ont envie de shopping, de jolies chaussures. Je suis sur qu’ils en seront fiers de Madeline ou bien qu’ils la critiqueront parce qu’elle fait un peu trop sa belle. En tout cas, ça peut les faire avancer.