Cinq minutes inoubliables

À la radio hier matin, un intervenant nous rappelait que nous sommes peu de choses en reprenant cette analogie – que j’oublie parfois – de l’horloge.

Si on ramenait toute l’histoire de notre planète à une journée de 24h, la totalité de l’histoire humaine se déroulerai en effet dans ses dernières secondes :

• 0h00 : formation de la Terre
• 4h10 : apparition des premières formes de vie
• 17h45 : apparition des premiers organismes multicellulaires
• 23h40 : disparition des dinosaures
• 23h59 et 56 secondes : apparition des premiers hommes

Ce qui en image donne ça :

Les 4,6 milliards d’années histoire de la Terre ramenés à 24h (« Ma » = million d’années, « Ga » = milliard d’années).
Image : Woudloper, traduction par Franck Stevens, Domaine public

Cette apparition dans les dernières secondes m’évoque toujours cette autre horloge, dite de “la fin du monde”, qui égrène le compte à rebours final, et que ses concepteurs avancent ou reculent chaque année selon les événements planétaires plus ou moins favorables à notre survie. Mais dont l’aiguille reste toujours coincée dans les 5 dernières minutes.

La mise à jour de cette année a avancé l’aiguille de deux minutes à 23h57. Et je ne suis pas sûr que les résultats douteux de la COP21 permettront de reculer beaucoup l’échéance.

Bon, en même temps, si on fait coïncider les deux horloges et qu’on compte 4 secondes pour les 200 000 années depuis l’apparition de l’homo sapiens, ça nous fait encore … 9 millions d’années de vie humaine !

De quoi organiser encore plein de conférences internationales inutiles, coûteuses en carbone même pas “compensé”. Et plein de petits Fabius contents de présider quelque chose de planétaire.

Même si dans 9 millions d’années, certains participants devront décliner l’invitation à la conférence pour s’occuper d’écoper leurs territoires engloutis.

Bref.

J’ai bien aimé les photos de Trina Merry que j’ai découvertes chez mon confrère de la Boîte verte, chez qui il y a plein de belles choses à voir….

Elles m’ont fait penser aux images de Liu Bolin présentées ici jadis, qui lui aussi transformaient ces modèles en caméléons. Mais, peut être à cause de ce qui précède ou des lieus choisis par Trina Merry pour ses prises de vue, elle m’ont surtout évoqué une possible disparition de l’homme dans un paysage qui se passerait volontiers de lui.

Je crois que les dernières photographies ont encore plus influencé ma sensibilité. Elles ont été prises sur l’Île de Pâques, dont on ne sait toujours pas trop raconter l’histoire de la disparition des populations, peut être bien aidées dans la catastrophe écologique qu’on leur prête, par les colons important quelques maladies extérieures et exportant quelques esclaves…

Mais je vais m’interrompre là dans les associations d’idées. Nous sommes samedi. On va rester léger, pour ne pas vous saper le moral plus qu’il ne l’est…

(Photos : Trina Merry)

Vous serez sans doute finalement soulagés que je vous épargne une mosaïque musicale spéciale fin du monde. Mais j’ai renoncé… Pa seulement parce que le sujet est déprimant, mais parce que les sélections qu’avaient faites mes confrères (ici ou là) pour la dernière fin du monde (le 21 décembre 2012, souvenez vous…) étaient encore plus déprimantes et que les chansons proposées me donnaient presque envie de voir ce monde disparaître le plus vite possible.

Bref.

Je sais, il m’arrive d’être assez misanthrope. Mais VOUS, je vous aime bien. Alors pour ne pas vous laisser sans musique, je vous ai préparé une toute petite mosaïque d’un seul titre de … Gérard Palaprat, avec reprise par lui même.

1. En 1972
2. En 2011 (si j’en crois la date de mise en ligne de la vidéo) ou 2012 selon d’autres sources… Mais c’est bien en 2014 que le chanteur a été condamné pour violence conjugales.

À poil sur la montagne avec une valise ne contenant qu’une chemise… Brrrr