Les métaphores ordurières évoquent le plus souvent des montages d’immondices, mais c’est bien à une rivière que ressemblent désormais les 70.000 d’ordures de Beyrouth qui s’amoncellent dans les rues et la banlieue de la capitale libanaise depuis maintenant 7 mois, la fermeture de la décharge de Naamé et la fin du contrat de la compagnie de ramassage d’ordures Sukleen. Les lieux de stockage “provisoires” sont saturés et le plan d’exportation des déchets vers … la Russie (sic) a échoué.
La situation, qui réjouit certains habitants (félins notamment), exaspère de plus en plus les Beyrouthins, même s’ils ne manquent pas d’humour.
Comme ce blogueur qui, au vu de la photo de la marée d’ordures qui a fait le tour du monde via Internet, lance un concours d’idées : ouvrir la première piste de bobsleigh du moyen orient et candidater pour le JO d’hiver, mettre les sacs d’ordures sur le côté des routes pour promouvoir la sécurité routière, peindre les sacs en rouge et couper un arbre à placer au centre pour faire un drapeau national géant, recrutez de meilleurs photographes pour promouvoir davantage le Liban des ordures, candidater au livre Guinness des records…
Ou les membres du collectif (bien nommé) “Vous puez!” qui a inauguré début février des plaques au nom des ministres près de 24 sites faisant office de décharge en plein air.
On souhaite aux Libanais de trouver une solution, malgré la visible incurie de leurs dirigeants.
Et l’on conserve l’idée des plaques “commémoratives” de l’impuissance gouvernementale, même si, avec 38 ministres et secrétaires d’état à l’heure actuelle, il y a aura forcément des doublons pour baptiser tous les témoignages (environnementaux ou pas) des ratages…
(photos : Hasan Shaaban, Aziz Taher, Mohamed Azakir, Jamal Saidi, Joseph Eid, Patrick Baz)
À sa manière, le groupe Mashrou’ Leila secoue lui aussi la société libanaise avec son rock original et ses prises de position sur les grands sujets de société : amour, guerre, politique, matérialisme, immigration ou homosexualité (dernier thème qui plaît beaucoup en occident mais auquel le chanteur – gay – Hamed Sinno ne veut pas qu’on réduise son groupe ni sa musique).