Au moins 3 millions de Brésiliens, peut être même 3,5 millions selon O Globo, ont défilé dimanche dans les grandes villes du pays. “La manifestation la plus importante que São Paulo ait jamais connue », selon mes confrères locaux. Et à Rio de Janeiro, Brasilia, Salvador de Bahia, Fortaleza, en tout plus de 150 villes… ce n’était pas mal non plus, si l’on en croit les photos (qui se sont un peu mélangées au service iconographique d’abcdetc, excusez-nous…)
Avec un mot d’ordre général : “Fora Dilma !” (Dilma va-t-en !)
Mais Dilma Rousseff n’a pas bougé de son fauteuil, faisant juste l’éloge de la maturité du pays. Et de sa démocratie.
Je ne sais pas si le gigantesque scandale de corruption mis à jour par l’opération “Lava Jato” (Jet de lavage?) et qui éclabousse la Présidente (1114 ouvertures d’enquête et 133 condamnations à des peines de prison contre des responsables politiques, des intermédiaires, des cadres d’entreprises et des fonctionnaires) est réellement une preuve de maturité. Ou alors ça incite à rester immature…
Le Tribunal suprême fédéral doit se prononcer demain, mercredi 16 mars, sur une procédure de destitution lancée par des parlementaires de l’opposition.
Sans attendre le verdict des juges, celui de la rue semble sans appel. Et après une parenthèse socialiste avec le “règne” du Parti des travailleurs de Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, puis de Dilma Rousseff, depuis 2002, le pays pourrait bien basculer de nouveau à droite. Comme sa voisine Argentine. Et d’autres ?
Espérons pour les Brésiliens que le mouvement de balancier ne soit pas trop violent. La démocratie brésilienne a des excuses de n’être pas si mature, puisqu’elle est bien jeune. Elle n’a été rétablie qu’en 1985, après 21 ans de régime militaire.
Mais quelle alternative s’offre aux déçus du socialisme ?
Au Brésil comme ailleurs…
(photos : Silvia Izquierdo, Rovena Rosa, Paulo Whitaker, Andre Penner, Jefferson Bernardes, Eraldo Peres, Christophe Simon, Lula Marques, Bruno Ferrari, Evaristo Sa, Ueslei Marcelino, Miguel Schincariol, Nelson Almeida, DR)
“Vous chantiez, j’en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant.”
Pour changer un peu de la musique (que trop de lecteurs n’ont pas le temps d’apprécier), voici la danse.
C’est un groupe d’activistes brésiliens, Consciência Patriótica, qui a lancé via Internet cette chorégraphie pour égayer les manifestations de dimanche, entre les ballons et les masques…
Et d’ici le 31 mars, date des prochaines manifestations des déçus du socialisme français, vous avez le temps de l’apprendre…