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Sur abcdetc, on ne fait pas de pub.

Comme ailleurs. À Taiz, où les panneaux publicitaires sont sérieusement endommagés. Ou à Paris, où les valeurs humaines sont elles aussi en mauvais état.

Alors qu’on parle beaucoup de la guerre en Syrie, 5e anniversaire et flots de réfugiés obligent, une autre guerre à quelques kilomètres de là, prend beaucoup moins de place dans l’espace médiatique.

Et ce n’est pas seulement parce que les attaques de l’Arabie saoudite – et de sa coalition internationale – contre les Houthis (groupe armé du Yémen) ont commencé il y a un an à peine et n’ont fait “que” 6000 victimes. C’est aussi que l’Arabie saoudite est un bon client qu’on ne va pas contrarier : 2,5 milliards d’euros de ventes d’armes entre 2010 et 2014, 10 milliards de contrats signés fin 2015 dans les secteurs de l’énergie, du … et du militaire. Ce sont là de bonnes raisons de conserver “un lien étroit […] fondé sur une confiance mutuelle”.

Alors la France préfère donner une Légion d’honneur – un peu honteuse mais “assumée” – à Mohammed ben Nayef, prince héritier du royaume, plutôt qu’appliquer la résolution du Parlement européen en date de février, appelant à mettre en place un embargo sur les ventes d’armes à son pays.

Les Pays-Bas sont le premier pays européen à appliquer cette résolution. Mais leurs ventes d’armes à l’Arabie saoudite ne représentaient que 43 millions d’euros en 10 ans. Des amateurs !

Les marchands d’arme bataves ne savent sans doute pas faire de bonne publicité…

(Photo : Anees Mahyoub)

Merci à la lectrice qui nous a signalé la musique du jour. Un superbe Kyrie Eleison composé par le Libanais Bachar Mar-Khalifé, dont la tournée européenne commence … aux Pays-Bas.

Et en échange (et pour une autre lectrice…), j’ajoute cette citation de Mahmoud Darwish que Bachar Mar-Khalifé nous offre sur sa page d’un réseau “social” de plus en plus privatisé et inaccessible aux non inféodés…

“Sans doute avons-nous besoin aujourd’hui de la poésie, plus que jamais. Afin de recouvrer notre sensibilité et notre conscience de notre humanité menacée et de notre capacité à poursuivre l’un des plus beaux rêves de l’humanité, celui de la liberté, celui de la prise du réel à bras le corps, de l’ouverture au monde partagé et de la quête de l’essence.”