Certains commentaires (en off, car j’en reçois – heureusement – davantage sur mon mail que dans l’espace ci-dessous) déplorent encore la tonalité sombre de ce blougui et s’inquiètent de l’influence de cette noirceur sur mon âme.
Je les remercie (une nouvelle fois) de leur attention à mon égard. Je vais bien mieux que le monde auquel j’assiste. Et, après avoir répété une fois encore que ce n’est pas ma faute si ce monde va mal, j’ai le plaisir de leur offrir (at aux autres aussi) une galerie foisonnante et toute colorée.
Fusils à eau, ballons, frondes improvisées, balais brosse… Les manifestants macédoniens de ce qu’on appelle maintenant la ”révolution des couleurs” ne manquent pas d’imagination pour colorer les murs et les bâtiments officiels de la capitale, Skopje. Ils manquent aussi de plus en plus rarement leurs cibles. Normal, cela fait maintenant près de deux mois qu’ils s’attaquent ainsi au pouvoir “non démocratique” de l’ancien chef de gouvernement Nikola Gruevski et du président Gjorge Ivanov.
Ils ont déjà obtenu mi-mai (avec l’appui de l’Union européenne) le report des élections législatives anticipées du 5 juin, et l’annulation, lundi, de l’amnistie accordée à des personnalités impliquées dans un scandale d’écoutes téléphoniques de près de 20.000 personnes.
Mais les manifestants poursuivent leur mouvement quasi quotidien et toujours coloré en réclamant la démission du président Gjorge Ivanov et l’établissement d’une réelle démocratie dans leur pays.
“La peinture ça s’enlève, la honte non”, assurent les révolutionnaires en couleurs
Il paraît, selon mes confrères sur place, que “le mouvement de protestation ne s’essouffle pas, mais [qu]il a l’air dans l’impasse”. Je leur proposerai bien de venir colorer les mouvement sociaux de par chez nous, qui ne s’essoufflent pas non plus mais se trouvent face à un mur, qui mériterait bien quelques touches de couleur. Rouge !
(Photos : Robert Atanasovski, Ognen Teofilovski, Boris Grdanoski, Georgi Licovski, Aleksandra Dukovska, E. Milosevska, Patrick Strickland)
Ruth Koleva n’est pas macédonienne mais bulgare. Vu d’ici c’est très proche l’un de l’autre et j’espère ne pas provoquer d’incident diplomatique en froissant des sensibilités nationalistes.
Bref.
J’ai aussi fait connaissance de la demoiselle via ma boîte mail et une lettre d’information où l’on m’affirmait qu’elle était “la meilleure choses qui nous soit arrivé d’Europe de l’Est récemment”.
Je vous laisse vous faire votre propre opinion, avec cette chanson Turn this around, accompagnée d’un clip fort coloré lui aussi