L’amour gagne

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Il y a des moments où l’on ne sait quoi dire…

Alors j’ai gardé le silence devant le sinistre record battu dimanche dans un club gay d’Orlando par Omar Mateen, dont peu m’importe de savoir s’il était lui aussi homosexuel, refoulé ou pas, crypto-djihadiste ou juste récupéré par d’autres que lui, plus fous, plus salauds, plus malades.

49 victimes et des dizaines de personnes qui porteront le deuil, dont les pensées accompagneront encore longtemps ces disparus assassinés, qui passeront de l’abattement à la colère, à la résignation, à la révolte, à l’acceptation, à la conscience que, malgré tout, la vie continue, avec aussi ces fardeaux dont on ne sait comment se débarrasser, ces souvenirs qu’on préserve.

Le deuil, chacun comme il peut, chacun à sa manière, chacun dans sa solitude à peine partageable, chacun au rythme de ses propres instincts vitaux, chacun avec sa désolation, son chagrin, sa souffrance. Et le souffle qui revient, toujours. Même entaché de trop de soupirs.

Parce que la vie. L’amour aussi.

Ça peut paraître comme un mauvais refrain d’une chanson trop populaire, cette invocation de la vie, de l’espoir, du sourire retrouvé, de l’amour malgré tout.

Mais en voulant éviter les images de Floride, en évitant le trop vu, trop entendu, trop commenté, trop expliqué, ou les liens absurdes avec cet autre crime des Yvelines, j’ai trouvé les images des récentes gay pride, aux Etats-Unis ou en Ukraine, dont j’ai rapporté l’image du jour. Avec cette banderole brandie dans les rues de Kiev qui proclame (en anglais pour que le message ait une portée plus universelle ?) que « l’amour gagne »… C’était samedi, à la veille de la tuerie d’Orlando. Et le message est toujours universel.

(Photo : Sergei Chuzavkov)

Et que les bien pensants me pardonnent, si d’Orlando aux homosexuels j’en suis venu à penser à Dalida, dont j’ignorais avant cette association d’idées le terrible secret, qui donne encore plus de puissance à cette chanson, tellement universelle que Luz Cazal l’a reprise en espagnol.