On peut s’appeler Le Monde et avoir le regard focalisé sur un angle fermé.Ainsi la lettre d’information d’hier du “quotidien de référence” était elle un peu monotone, avec 7 titres à la une sur un seul et même sujet. Chapeau la diversité :
- Le « Brexit » mine le couple franco-allemand
- Après le « Brexit », les membres fondateurs de l’UE souhaitent que le Royaume-Uni amorce sa sortie « le plus vite possible »
- « Brexit » : l’Ecosse souhaite des « discussions immédiates » avec Bruxelles pour « protéger sa place dans l’Union européenne »
- Le marathon post-« Brexit » du président Hollande
- Après la victoire du « Brexit », François Hollande enchaîne les rencontres pour préparer les futures échéances européennes
- L’Union européenne désigne le Belge Didier Seeuws pour négocier le « Brexit »
- Critiqué après la victoire du « Brexit », Jeremy Corbyn limoge un responsable du Labour
Bref.
Je ne suis pas ici pour critiquer le pluralisme relatif et l’objectivité tout aussi relative de mes confrères. Et désolé au passage si l’accumulation du mot « Brexit » a attiré ici des lecteurs non encore lassés du sujet. Et bienvenue à eux.
Mais parlons d’autre chose.
Ou presque.
Parce qu’au delà de la focalisation sur un sujet, manière somme toute banale de traiter l’information (ou de l’occulter, comme cet Euro2106™ qui permet d’échapper au “débat” inexistant autour de la loi travail), l’usage du vocabulaire ne laisse pas de m’énerver. Car, comme les usagers ne sont jamais réellement pris en “otages” (quelle détention, quels sévices, quelle rançon?) par une grève, le « Brexit » (je mets gentiment les guillemets comme le journal de référence n’a pour l’instant provoqué aucune catastrophe “naturelle” (séisme, cataclysme, ouragan, j’en passe). Bien sûr, on peut me rétorquer qu’ils s’agit de métaphores (et je m’y connais en métaphores foireuses) mais cet excès de langage est une façon de jouer sur les peurs et l’effet de panique, comme ceux que provoquent une véritable catastrophe naturelle, que je trouve pour le moins déplacé. Manipulatoire ?
Bref encore.
Si panique il y a eu vendredi, elle a surtout concerné ceux qu’on appelle pudiquement “marchés financiers” pour ne pas les désigner (encore une effet de langage?) sous leur vrai nom de spéculateurs ou profiteurs (c’est ainsi que s’appellent ceux qui vivent sur le profit…) Et je dois avouer que ces maniques là me rendent presque joyeux, même si j’ai toujours la crainte que le sauvetage de ces jongleurs d’argent confisqué à l’économie “réelle” n’entraîne de nouveaux plans de rigueur comme on en connaît depuis la dernière grande crise de 2008.
Bref (je promets que c’est la dernière fois…)
Les images du jour nous viennent donc de Chine où une tornade (une vraie) a causé la mort d’une centaine de personnes et en a blessé environ 800 autres, jeudi dernier à Yancheng, dans le Jiangsu, à 300 kilomètres au nord de Shanghaï (nous apprend quand même… Le Monde).
À comparer avec cette photo (unique, ce n’est pas le sujet du jour) d’une tradeuse de la bourse de Francfort, pas vraiment décoiffée par le « Brexit » survenu le même jour que l’ouragan (et si j’ai choisi une photo de femme allemande, ce n’est pas pour me moquer de sa coiffure mais pour changer des habituels traders masculins photographiés en alerte à la bourse de New-York).
En conclusion, bon vent à vous et attention à la météo… sociale, très dégradée quand même.
(Photos : Johannes Eisele, DR, Daniel Roland)
J’ai l’air de me moquer des confrères, mais je ne suis pas épargné par certaines confusions.
Mais ne croyez pas que j’amalgame la Chine et le Vietnam. Non, si je vous propose d’écouter Huong Thanh en complément de programme aujourd’hui, c’est juste que sa musique, bien loin de mes habitudes, m’a interpelé l’autre soir sur FIP. J’espère juste que vous apprécierez aussi.