Régulièrement, de bonnes âmes bien pensantes confondent ma colère contre les injustices avec des jérémiades et me traitent de Calimero. Ce qui est … trop injuste !
En l’honneur du poussin le plus célèbre de la télévision de mon enfance (dont j’ai inclus l’image ci-dessus pour ceux qui ne sauraient pas de qui je parle…), je vous offre donc aujourd’hui un titre en italien.
Même si les photos du jour nous viennent d’un peu plus à l’est. De Bulgarie et de Moldavie. Où Roumen Radev et Igor Dodon ont été élus ce week-end à la présidence de la République.
Eux aussi ont battu chacun dans leur pays une femme, mais avec des cores largement moins étriqués qu’aux États-Unis : 52,5 % des voix pour le Moldave Igor Dodon (celui avec l’enfant dans les bras), contre 47,4% pour son adversaire Maia Sandu et 59,35 % pour le Bulgare Roumen Radev, contre 36,17% à sa concurrente Tsetska Tsatcheva.
En Moldavie, des centaines de manifestants ont défilé jusqu’au siège de la commission électorale en criant au voleur ! En Bulgarie, seul le Premier ministre Boïko Borissov a manifesté son désaccord en démissionnant de son poste.
Au-delà du rapprochement sexiste ou protestataire avec une élection plus médiatisée, les deux nouveaux présidents se réclament ouvertement socialistes : Igor Dodon est le leader du Parti des socialistes de Moldavie et Roumen Radev, qui se présentait “sans étiquette” était largement soutenu par les socialistes de son pays.
Malgré cette convergence sémantique, le président français, François Hollande, jadis socialiste, n’avait pas encore pris, le temps (au moment où j’écris ce billet lundi soir) de leur écrire un message de félicitations (comme il l’a fait à Donald Trump dès mercredi dernier). Rien sur le site de l’Élysée ou sur les comptes présidentiels sur les réseaux sociaux… Et pas grand chose sur les “grands médias” d’information, trop occupés à faire leur mea culpa après leur plantage étasunien.
C’est vraiment trop injuste à l’égard des nouveaux dirigeants d’un pays membre de l’Union européenne (la Bulgarie depuis 2007) et d’un autre qui bénéficiait d’un accord d’association privilégié (la Moldavie bénéficie du plus fort taux per capita d’aide européenne de tous les voisins orientaux de l’UE).
Mais ce silence s’explique peut être par la défaite des candidats pro-européens et les positions ouvertement pro-russes des deux nouveaux présidents, dont les victoires reposent en grande partie sur un rejet des “belles « valeurs européennes » à la sauce de Bruxelles”, comme l’écrivent mes confrères du site – carrément russe – Sputnik, qui se félicitent que “les grands changements ne [fassent] que commencer”.
Le changement, c’est pour demain ?
(Photos : DR, Dima Iacovlev – Dessin : Nino et Toni Pagot)
Après un ballotage serré entre Bulgarie et Moldavie, c’est le second pays qui l’a emporté avec le groupe Gîndul mîţei (que google traduit selon le contexte par les mites ou les acariens de pensée), originaire de Chișinău et tout récemment en tournée américaine au Canada. Grâce à leur titre Generatia in Blugi, que j’avais un peu hâtivement traduit par Génération en blougui, mais qui signifie plutôt Génération en jeans…
Et aussi à cause de la présence d’un peu de trompette pour encourager les lecteurs d’abcdetc qui se colle (les lèves) à cet instrument.