Dans un souci d’internalisation du public de ce blougui, après l’italien d’hier le titre du jour est donc aujourd’hui en allemand. C’est ma traduction personnelle, assistée de mes résidus de connaissance de la langue de Goethe, de : Que fait la police ?
C’est sans doute dans cette langue que s’expriment ces deux policiers berlinois, dont je ne sais pas ce qu’ils peuvent bien se dire. Pas plus que je n’ai d’abord compris ce qu’ils faisaient, penchés sur cette grille d’égout et armés d’un chalumeau… Sont-ils de faux policiers préparant une évasion ou de vrais policiers bien serviables allant récupérer des clefs tombées par mégarde ?
J’aurais pu proposer l’image en devinette si les commentateurs de ce blougui se bousculaient davantage. Mais, les choses étant ce qu’elles sont, j’ai traduit la légende qui accompagnait l’image chez mes confrères du Guardian.
“Police officers seal a drain cover in front of the Brandenburg Gate before Barack Obama’s visit to the German capital”, ça donne donc (via google) : “Les policiers scellent une couverture de drainage devant la Porte de Brandebourg avant la visite de Barack Obama à la capitale allemande”.
Ah bon ? “Couverture de drainage” c’est un drôle de nom pour grille d’égout. Mais bref…
Je ne sais pas combien de couvertures ou de grilles les policiers allemands vont souder pour sécuriser la venue du bientôt ex-président étasunien dans la capitale allemande, ni combien de temps cela prendra aux employés de la voirie pour les dessouder, mais j’ai réalisé combien une simple visite de chef d’état impliquait de préparatif. Avant l’Allemagne, Obama doit visiter la Grèce, où je n’ai pas trouvé de photo équivalente, mais on imagine que la sécurité doit être la même.
Outre un bilan carbone désastreux, les déplacements des dirigeants de la planète créent donc quelques petits boulots dérisoires.
À propos de boulot dérisoire, Barack Obama va se retrouver au chômage à partir du 20 janvier prochain. Ce qui, à 55 ans, n’est pas une situation des plus favorables, comme le lui rappelle opportunément l’animateur Stephen Colbert dans cette séquence diffusée le 17 octobre dernier :
Au passage, je suis assez d’accord avec lui quand il avoue qu’il n’a aucune idée de la raison pour laquelle il a été nobélisé, mais je reconnais que ce type a toujours autant de classe. Et bien plus d’humour que nombre de ses bientôt anciens collègues.
À vrai dire, je ne suis pas vraiment inquiet pour l’avenir de l’ex, qui percevait 400.000 $ de rétribution annuelle pour son boulot de soudeur de grille amélioré. On a appris le montant à l’occasion de la décision de son milliardaire de successeur de renoncer à ces émoluments qu’il a dû juger ridicules et qui représentent il est vrai à peine le prix de deux conférences de l’ancienne candidate démocrate, Hillary Clinton.
On peut donc imaginer que Barack Obama continue pendant quelques années (et comme avant) à prodiguer sa bonne parole, sans que cela ne change grand chose à l’état du monde. C’est un bon job de président en retraite.
Quant à moi qui vais – aussi – sur mes 55 ans en me demandant – toujours – ce que je ferai quand je serai grand, je continue à vous parler quotidiennement gratuitement, grâce au travail qui me paye par ailleurs (largement moins que le président étasunien ou même français), et je profite de cette tribune que je m’accorde pour vous dire que si vous me trouvez un autre job qui me rapproche de l’océan, j’étudierai attentivement votre proposition.
(photo : Fabrizio Bensch)
Métis comme Obama, et allemand (par sa mère, son père étant sierraléonais) comme les policiers du jour, Patrice (Bart-Williams) était tout désigné pour chanter dans le rubrique musiques du jour.
Sans message personnel aujourd’hui…
mais il est vraiment très drôle, accordons lui ça…
je lui accorde volontiers le Nobel de l’humour politique et de la grande classe. Ce “yes we can” qu’il ose reprendre avec quelle ironie !
C’est peut être pour ça que je suis encore plus déçu du peu de résultat au final. Moins sans doute que certains Palestiniens ou autres peuples du moyen orient
Mais peut être qu’il n’est pas plus facile de changer le monde quand on est président de la première puissance que lorsqu’on est un tout petit blogueur anonyme.
Quant au salaire qui va avec, il est dérisoire aussi comparé à ce que gagnent nos patrons : http://www.liberation.fr/france/2016/11/14/cac40-les-boss-a-la-noce_1528418
C’est qui les vrais dirigeants du monde ?
🙂