Il y a à peine deux semaines, abcdetc relayait le combat des femmes turques opposées à un projet de loi “légalisant” le viol sur mineur, dans le cas où l’agresseur épouserait sa victime.
Bonjour le bonheur conjugal !
Eh bien, j’ai appris hier que plusieurs pays du monde permettent aux violeurs d’échapper à la justice s’ils épousent leur victime, dont ils préserveraient ainsi l’“honneur”.
Bonjour la justice et bonjour l’honneur.
Pour demander l’abrogation de l’article 522 du Code pénal libanais qui permet cet étrange arrangement, l’ONG Abaad a lancé une campagne choc, sous le titre #undress522 et avec un slogan expressif : “Une robe blanche n’efface pas un viol”.
Mardi dernier, une douzaine (13 selon nos décomptes) de militantes de Abaad ont manifesté devant le parlement, revêtues de robes de mariées et aussi de bandages ensanglantés.
Leur parole semble avoir été entendue, puisque les parlementaires ont donné un avis favorable à l’abrogation de l’article 522.
“Félicitations au femmes et aux jeunes filles libanaises”, a écrit l’ONG, à laquelle je me joins volontiers.
Il reste sans doute du chemin à parcourir pour que le viol se débanalise et se pénalise, au Liban comme dans d’autres (tous les?) pays. Mais au moins les femmes victimes ne subiront plus de double peine quand leurs agresseurs n’en encouraient aucune.
(photos : Bilal Hussein, Patrick Baz, Wael Hamzeh)
Et puisque nous passons par Beyrouth, restons-y, avec le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf et son titre… Beirut.
Un morceau déjà passé dans cette rubrique il y a quelques années en version studio, mais qui reste de toute beauté.