“But bless you, le travail me blesse,
Se remuer les fesses pour une poignée de sous,
Sous-chef, sous-fifre, souffre douleur
En dessous de tout.”
Jacques Higelin, Vague à l’âme, 1979
Hier soir, en rentrant du travail qui me paye plus qu’une poignée de sous mais me blesse tellement par trop d’en dessous de tout, j’étais comme vidé. Avec une envie de grande paresse.
Alors j’ai été paresseux.
Et en cherchant mollement une photographie “facile”, légère, sans implication, heureuse (?), j’ai trouvé ces vendeurs de ballons sur leurs vélos dans les rues de Kaboul. Et j’ai été tout content, comme avec les balançoires d’hier.
(Enfant, je n’ai jamais pu conserver bien longtemps un ballon de baudruche, comme ceux que nous offraient alors les marchands de chaussures et je me souviens de ceux que j’ai crevé, de dépit, dans la main de ma sœur qui me narguait d’avoir conservé le sien intact…)
Aujourd’hui contrairement à hier, aucune autre photographie n’est venu assombrir les couleurs, l’instantanée joyeux et insouciant, aucune raison de me mettre en colère ou d’exprimer une quelconque amertume (et je me garde bien de déraper une nouvelle fois vers l’actualité française…)
Juste un plaisir coloré, léger en partage du plaisir de tous ces enfants qui auront acheté ou se seront vu offrir tous ces ballons.
Bulles multicolores qui s’envoleront dans le ciel de Kaboul, tellement pur… quand les fumées des attentats ne l’assombrissent pas.
D’accord, je m’arrête là.
(Photo : Rahmat Gul)
Partant de la chanson d’Higelin (et de mes 17 ans) évoquée plus haut, j’ai remonté le temps vers aujourd’hui, trouvant sur ma route au passage plusieurs chansons intitulées Vague à l’âme.
J’ai retenu celle des Bruxellois de La Smala.
Faut que j’change, c’est décidé…
« Léger, léger, léger » ce matin, ne dérape surtout pas. Un peu nostalgique quand même, mais on avait quand même l’air un peu cons avec nos chausures neuves et ces ballons publicitaires.
ça décolle…
http://bigbenstreetart.com/decollage-imediat/big-ben-street-art-decolle-2016-2/