Jusqu’à preuve du contraire

Slide 1

Comme beaucoup d’entre vous, je me suis réveillé hier matin en entendant parler de l’attentat survenu à la fin du concert d’Ariana Grande au Manchester Arena.

Et la litanie du bilan provisoire, du coupable tout aussi provisoirement présumé, de l’attaque considérée comme terroriste “jusqu’à preuve du contraire”. Et puis ?

Le flot d’informations, supposées, réelles ou carrément fausses. Comme d’habitude.

Et les registres de condoléances, les messages des “puissants” au peuple anglais, les minutes de silence à Cannes ou ailleurs, la Tour Eiffel et d’autres monuments qui s’éteignent, le recueillement. Jusqu’au silence des proches que l’envoyée spéciale de France-Inter nous propose d’entendre hier soir aux infos.

Comme d’habitude.

Jusqu’à l’absurde.

Et les messages de fermeté, les nouvelles mesures de sécurité décrétées dans l’urgence, les appels au calme et à la vigilance.

En attendant les commentaires ressassés, les récupérations, les coups de mentons, les doigts pointés, les coups de pied au cul qui se perdent.

Et le monde qui continue sa course folle. Sans se poser d’autres questions. Sans se préoccuper non plus davantage des dizaines ou des centaines de morts plus lointains, dans d’autres attentats, d’autres guerres. Ou du choléra, comme déjà plus de 300 personnes au Yémen. Qu’on ne sait même pas trop où ça se trouve et qui n’ont pas d’équipe qualifiée pour une finale de coupe d’Europe ce soir.

J’amalgame peut être. Je n’oppose pas. Les morts de la violence et de la connerie humaine sont tous respectables autant que regrettables.

Mais la connerie humaine, elle, est juste regrettable. Et si peu respectable.

Entendez le silence qui suit ces quelques lignes et ma tristesse de nous.

(Photo : Oli Scarff)

Un peu trop vieux pour Ariana Grande et guère envie d’en rajouter dans le flot des groupes manucéens diffusés sur diverses ondes.

J’ai cliqué ailleurs et j’ai rejoint une fille plus de ma génération, à défaut d’être vraiment de mon âge : Michèle Bernard qui chante … Je clique, extrait de son dernier album, Tout’manières, paru en fin d’année dernière.