“L’homme qui se répète n’a pas d’imagination.”
Je laisse les guillemets à la “citation” du jour, mais je ne suis pas bien sûr qu’elle puisse être attribuée à Confucius comme le prétendait un de mes collègues de collège de jadis.
Je sais que j’ai déjà abordé le sujet du jour à plusieurs reprises, mais s’il est vrai que je me répète, le monde aussi se répète et l’actualité radote (voilà même que ressurgit l’affaire Gregory!).
Les trois images du jour proviennent de l’agence Reuters. Les deux premières illustrent l’incendie spectaculaire et largement médiatisé qui a ravagé les 27 étages de la Grenfell Tower, dans le quartier de North Kensington, dans la nuit de mardi à mercredi. Bilan provisoire hier soir à l’heure où je rédigeais ce billet : 12 morts et des dizaines de blessés.
J’ai cru un instant en découvrant la troisième image, qu’il s’agissait de l’un de ces blessés londoniens. Mais la photographie a été prise à Nairobi où un immeuble (de “seulement” 7 étages) s’est effondré dans la nuit de lundi à mardi. Bilan tout aussi provisoire : 15 disparus.
Sans l’incendie londonien, je n’aurais pas sans doute pas été informé de la catastrophe kenyane. Comme j’ignorais jusqu’à hier la mort de 49 personnes dans l’effondrement d’un autre immeuble dans la capitale en avril dernier.
Je connais la théorie du mort/kilomètre et l’importance décroissante de l’information proportionnellement à la distance qu’elle parcourt. Je sais qu’il nous est impossible de nous tenir informé de toutes les nouvelles du monde. Je sais que je me sens moi même plus proche d’une capitale européenne que d’une capitale africaine. Je sais que le “regard sur le monde” de ce blougui est subjectif et reste celui d’un occidental qui ignore encore plus de choses qu’il n’en sait.
Alors, je partagerai juste avec les lecteurs qui passent ici la bonne nouvelle d’un enfant retrouvé vivant après une journée passée sous les décombres de son immeuble, si loin d’ici. Et la pensée qui me traverse, à chaque fois que j’entends promouvoir la “mondialisation”, qu’elle se déroule à deux vitesses. Au moins…
(Photos : Neil Hall, Baz Ratner)
Puisque mon regard a fait un détour par le Kenya, j’y ai laissé traîner l’oreille. Jusqu’à Suzanna Owiyo. La chanteuse, que certains surnomment la Tracy Chapman de l’Afrique, est aussi une artiste engagée. Elle a notamment créée cette chanson, en compagnie des Kenyan Boys Choir, pour marquer l’ouverture de la 14e CNUCED qui s’est déroulée au Kenya en juillet dernier. Une Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement dont on a beaucoup moins parlé que la Conférence de Paris sur le climat. Normal ?