Suspense électoral

La démocratie est un long combat, toujours recommencé. Mais s’il pouvait rester pacifique…

Facilement réélu dès le premier tour de la présidentielle du 8 août dernier avec près de 55% des suffrages, le président sortant, Uhuru Kenyatta, a subi (et accepté) l’annulation, le 1er septembre, d’une élection qui “n’a pas été conduite en accord avec la Constitution” selon la Cour Suprême du Kenya qui a reproché plusieurs “irrégularités et illégalités” à la Commission électorale.

Les élections avaient été reportées au 26 octobre prochain, mais depuis l’annulation les partisans de Raila Odinga, l’opposant malheureux d’Uhuru Kenyatta, dénoncent un scrutin qui doit se dérouler dans les mêmes conditions de suspicion de fraudes que le précédent.

Coup de théâtre mardi, avec l’annonce par Raila Odinga de son retrait de l’élection :

“Dans l’intérêt des Kényans, de la région et plus largement du monde, nous estimons que le mieux sera que la National Super Alliance (NASA) soit absente de l’élection présidentielle prévue pour le 26 octobre 2017.”

Avec ce boycott, le candidat – déjà battu en 2007 et 2012 – espère cette fois obtenir une annulation du scrutin. Mais suite à sa décision, le parlement kényan a voté un amendement qui donne la victoire au second tour au candidat qui resterait seul en lice. Il ne reste plus, pour que ce texte entre en application, que la signature… du Président de la République !

Les violences qui avaient suivi l’annonce des résultats ont entraîné la mort d’au moins 37 personnes. Après les élections de 2007, on avait dénombré plus de 1500 victimes.

Dans un pays qui s’enflamme à nouveau depuis deux mois, souhaitons – avec l’artiste qui a peint sur le mur de la dernière image du jour – que les voix pour la paix l’emportent sur les tentations guerrières.

(Photos : Brian Inganga, Baz Ratner, Thomas Mukoya, Khalil Senosi, Sayyid Abdul Azim, Yasuyoshi Chiba, Brian Ongoro)

Pacifiquement si c’est possible (c’est dans une chanson de Charlebois…)

Il y a aussi de la douceur parfois à Nairobi (et alentours). Comme lorsque chante Kambua, qui avec sa dernière chanson, Mwaminifu (Fidèle), veut nous rappeler “la fidélité de Dieu qui dure avec le temps”.

Pourquoi pas ?