“L’humour, c’est aussi une façon de résister.”
Guy Bedos, préface à Les Nouveaux immigrés : Les migrations de Djeha, par Saladin – Éditions La pensée sauvage, 1979
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Presque 40 ans après, la citation du jour reste d’actualité.
J’ai appris cette semaine que la guerre d’Afghanistan était redevenue le conflit le plus meurtrier de notre planète, détrônant la Syrie de cette sinistre première place. Et discréditant au passage et une fois de plus notre ex-ex-président (alias Nicolas Sarkozy) qui osait déclarer lors des primaires de la droite en 2016 que, la guerre d’Afghanistan étant terminée, il n’y avait plus de raison d’accueillir chez nous des demandeurs d’asile en provenance de ce pays.
Bref.
Né en Iran où ses parents avaient fuit la guerre, Karim Asir est revenu dans “son” pays en 2006, à l’âge de 12 ans. Ses parents espéraient pour lui un métier respectable et assurant un revenu correct, comme médecin ou politicien, mais Karim a choisi d’être comédien.
Après des études théâtrales à l’Université de Kaboul, il s’est trouvé un beau personnage à mettre en scène : Charlot ! Et depuis 5 ans maintenant, il promène son personnage dans les rues de Kaboul, du zoo à l’orphelinat, pour simplement donner le sourire à ses compatriotes. Sans oublier les problèmes quotidiens, de ravitaillement ou d’insécurité, mais en permettant de les oublier un instant :
“OK, nous avons ces problèmes mais nous avons aussi le droit d’être heureux”, explique Karim Asir.
Et, au vu du public qui assiste à ses mises en scène, il a réussi. Même pour un instant.
En plus, ses parents sont fiers de lui.
(photos : Mohammad Ismail, DR)
Pour cause de nostalgie chaplinesque et grâce à Karim Asir, la mosaïque du jour n’est pas musicale mais cinématographique.
Avec deux scènes parmi mes préférées dans les films de Chaplin (l’original), accompagnées de deux des vidéos mises en ligne sur sa chaîne youtube par le Charlie Chaplin afghan qui ne manque vraiment pas de talent.
Jolies pépites !
Merci pour la découverte
* Douce soirée *