Trop robot pour être vrai

“Nul ne sait qui nous sommes.”
Proverbe d’Amérique latine

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Dans une pensée arborescente comme celle dont je suis affligé, il y a les pensées qui passent sans s’arrêter, d’autres qui flottent, d’autres qui reviennent, qui s’incrustent, qui s’estompent, se télescopent, se transforment, se rencontrent, se mélangent. Entre autres.

Bref.

En voyant Natalie Portman, photographiée mercredi 5 décembre dernier à l’avant-première de son dernier film, Vox Lux, je l’ai trouvée tellement artificielle, sur-maquillée ou trop “refaite”, que j’ai très vite pensé à Sophia, que je croise ici ou là depuis quelques temps.

Je sais encore faire la différence entre une femme et un(e) robot(e) et peut-être ne serez-vous pas troublé(e)s par la ressemblance. N’empêche. Je ne peux m’empêcher parfois de me dire que la coexistence du transhumanisme et de la robotique risque un jour de troubler les lignes et les consciences. Entre autres.

Bon d’accord… Pour le moment et sans chapeau, Sophia ne fait pas longtemps illusion et son intelligence et son talent restent plus limités que celle de Natalie Portman. Même si son fabricant, Hanson Robotics, la présente comme un robot humain (human-like robot) et qu’elle a même été la première de ses semblables à être reconnue l’an dernier comme citoyenne à part entière. Mais c’était en Arabie saoudite, sans doute plus douée en droits des robots qu’en droits de l’homme.

Je vous passe le détail des erreurs de langage de Sophia, de ses lacunes culturelles, de sa méconnaissance de la vie quotidienne et autres preuves d’une intelligence plus balbutiante qu’artificielle, qui ont fini par me rassurer quant à une prochaine prise du pouvoir par les robots.

Jusqu’à hier soir, où j’ai assisté (comme 23 millions de mes concitoyens) à un discours qui témoignait de quelques problèmes de logiciel, d’algorithme ou de programmation, et qui m’a remis le doute pendant un moment…

Mais je ne me suis pas laissé avoir bien longtemps. Car je sais bien sais que ce personnage n’est pas un robot. C’est juste un clone, comme on en fabrique à la chaîne à l’ENA et autres “grandes” écoles.

(Photos : Mario Anzuoni, Anton Gvozdikov, Ludovic Marin)

PS : Et si l’histoire et l’actualité des robots vous intéresse, je vous conseille l’écoute de la série documentaire que France-Culture leur consacre cette semaine…

Je ne suis pas sûr d’aller voir Natalie Portman en star de la pop dans Vox Lux.

Mais j’ai apprécié ce weekend de voir Leto, où j’ai retrouvé avec plaisir l’évocation de l’ascension de la star rock soviétique Viktor Tsoi (Виктор Цой) déjà passé ici puis là sur abcdetc, après avoir vu un autre film, L’Idiot, où figurait l’un de ses morceaux.

Voici donc, dans un monde qui change et pas, l’un de ses morceaux les plus célèbres : Перемен (Changement).