φόρος

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“Que serais-je sans toi que ce balbutiement.”
Louis Aragon, chanté par Jean Ferrat

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Je sais que cet exergue est extrait d’un poème et d’une chanson d’amour. Mais, en apprenant le décès de Yannis Behrakis, ce sont les mots qui me sont venus naturellement.

Car, sans les photos des reporters qui partagent leur regard sur le monde, je serais aveugle, muet. Encore plus balbutiant que maintenant.

Le photographe grec de l’agence Reuters est mort ce dimanche d’un cancer à 58 ans. Il a parcouru le monde pendant plus de 30 ans, de l’Afghanistan à la Sierra Leone, des Balkans à l’Irak, avec de longs séjours dans son pays où il a témoigné de la crise des exilés qui cherchent refuge chez nous.

Il avait été distingué à plusieurs reprises, du World Press Photo en 2000, au prix Bayeux-Calvados pour les correspondants de guerre en 2016, qu’il avait reçu en pleurant et dont il avait fait don à Médecins sans frontières, comme je le relatais ici.

Depuis sa création, abcdetc a d’ailleurs publié de nombreux clichés de Yannis Behrakis. Et depuis l’annonce de sa mort, les hommages se multiplient, illustrés de ses photographies les plus marquantes, chez mes confrères francophones (ici ou ), comme bien sûr sur le site de l’agence Reuters qui lui consacre une galerie de plus de 70 clichés.

Pour lui rendre hommage à mon tour, j’ai écarté les images les plus violentes pour n’en garder qu’une dizaine, parmi celles où, malgré la guerre, la violence, la dureté d’un monde inhumain, émerge le sourire, une trace de joie ou d’espoir.

Je les ai juste classées par ordre chronologique.

  1. 1992 : Le sourire d’une enfant parmi les réfugiés kurdes à la frontière entre l’Irak et la Turquie.
  2. 1998 : Deux enfants albanais du Kosovo qui fuient la guerre qui secoue encore la Yougoslavie disloquée.
  3. 2000 : Fatmata Conteh, une femme sierra-léonaise, allaite son enfant Fonteshay, dans le camp de réfugiés qui ont fuit une attaque de rebelles sur leur village.
  4. 2001: Des habitants de Kaboul accueillent les “libérateurs” de l’alliance internationale.
  5. 2011 : Un manifestant de la place Tahir au Caire prie devant les soldats.
  6. 15 décembre 2013 : Anda, un garçon de la ville de Qunu, assiste aux funérailles de Nelson Mandela.
  7. Septembre 2015 : Un réfugié syrien débarque à Lesbos en serrant son enfant dans ses bras.
  8. Septembre 2015 : Un autre réfugié syrien embrasse sa fille à la frontière entre la Grèce et la Macédoine
  9. Novembre 2015 : Le soleil rougeoit  au dessus d’une embarcation de réfugiés au large de l’île de Kos en Grèce.
  10. Novembre 2015 : Amoun, une Palestinienne aveugle qui vivait à Alep en Syrie, a réussi à arriver jusqu’à Kos.
  11. Novembre 2015 : Des réfugiés se réchauffent près d’un feu, sur l’île de Lesbos.

Dans ce monde où les conflits s’éternisent et où tant d’hommes, de femmes et d’enfants n’ont pas fini de fuir et de chercher refuge, le regard de Yannis Behrakis nous manquera.

(Photos : Yannis Behrakis)

Ils portent un nom d’arme, mais leurs chants sont pacifiques. Pour accompagner le départ de Yannis Behrakis, j’ai trouvé cette chanson de ses compatriotes du groupe Bazooka.