Imparfait de l’objectif

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“C’est toujours à l’imparfait de l’objectif que tu conjugues le verbe photographier.”
Jacques Prévert

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Mahmoud Abu Zeid, dit “Shawkan” est – enfin – libre depuis hier.

Arrêté le 14 août 2013 alors qu’il couvrait le démantèlement par l’armée du sit-in de Raba’a al Adaweya au Caire, le photojournaliste aura donc passé plus de 5 années en prison, pour … avoir seulement été là où plus de 800 personnes furent tuées et presque autant arrêtées.

Lors de son procès, plusieurs fois reporté, le procureur avait requis la peine de mort ainsi que contre les 738 autres “accusés”. En septembre dernier, il avait été finalement condamné à une peine de prison de 5 ans, soit le temps de sa détention “préventive”.

À la haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, qui avait dénoncé ce verdict, le ministre égyptien des Affaires étrangères avait reproché son “manque d’objectivité” (sans aucun rapport avec Prévert, j’en suis sûr).

Plusieurs organisations internationales, dont Amnesty international, se sont battues pour obtenir la libération du photographe, qui s’est vu décerner en mai dernier le Prix mondial de la liberté de la presse de l’Unesco. Alors que nos autorités en Égypte saluent cette libération avec le service diplomatique minimum, tous les vrais défenseurs de la liberté d’informer se réjouissent du retour chez lui de de Mahmoud Abu Zeid, tout en continuant de dénoncer la poursuite de l’acharnement sur le photojournaliste, obligé de passer ses nuits au commissariat pendant encore 5 années !

Si je continue de m’étonner qu’on puisse encore confondre un appareil photo avec une arme, comme le maintien de l’ordre avec l’arbitraire, je partage volontiers la satisfaction des défenseurs de la liberté d’expression. Et la joie de Mahmoud Abu Zeid retrouvant sa famille, dont cette petite nièce à laquelle il offre son sourire… comme à nous

(Photos : Mahmoud Abu Zeid alias “Shawkan” et Khaled Desouki)

abcdetc ayant déjà passé deux fois (ici et ) Sout Al Horeya – صوت الحرية (La voix de la liberté), l’“hymne” de la place Tahir composé par le groupe Cairokee, il était temps de passer… à autre chose.

J’ai donc cherché et déniché le groupe Massar Egbari. En espérant que vous apprécierez.