La banane

Slide 1

“Comment ne pas comprendre à quel point il est important, même dans les plus petites choses de la vie, de choisir par soi-même ?”
Banana Yoshimoto

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C’est en cherchant une citation à propos de banane que j’ai fait la connaissance de l’écrivaine japonaise Banana Yoshimoto. Dont je n’ai encore lu aucun des livres qu’elle a écrits. Et d’ailleurs tous ne sont pas traduits en français, comme Amrita, auprès de qui je m’excuse de ne pas l’avoir saluée cette année.

Ce qui nous fait déjà quelques associations d’idées mais ne vous explique pas le titre de ce billet.

J’y arrive.

La photo du jour ne vient ni du Japon ni d’Inde, mais du Népal, où l’on célébrait cette semaine Dashain, que j’avais évoqué dans ces pages avec un peu d’avance. et qui se décline dans certaines régions, comme ici à Khokana, sous le nom de Shikali.

Je ne connais pas grand chose à la cosmogonie ni au panthéon hindous. Je suis juste content d’avoir retrouvé ces deux mots sans l’aide de Google et de ne pas être né intouchable. Pour ce qui est de Dashein, de sa signification et de ses célébrations, je vous renvoie à wikipedia (de préférence en anglais, car la “traduction” française de la page me paraît des plus sommaires…)

Ce qui ne nous dit toujours rien de la banane, je vous l’accorde. Même si, en cherchant bien dans la page mentionnée ci-dessus, vous auriez pu voir qu’il était question de banane au 7e jour des festivités.

Ce qui n’est qu’une coïncidence.

Bon. Comme je sais que vous n’avez pas que ça à faire que de me lire et que de mon côté d’autres – doux – devoirs m’appellent, je vous explique.

En trouvant cette image, d’un prêtre dont j’ignore ce qu’il regarde au loin, mais qui ignore totalement pour sa part l’homme derrière lui, j’ai aussitôt repensé à une autre photographie.

Que je pensais avoir déjà publiée sur abcdetc (dans sa version antérieure) mais que je ne parviens pas à retrouver… Perdu moi même dans la toile.

La revoici donc.

J’ai pris cette photo le 3 mars 2008, à Hampi, dans le cœur de l’Inde, où ma descendance m’a amené à voyager. Je pensais tout d’abord ne photographier que l’homme au second plan, en plein travail, quand ce moine (sans tenue de cérémonie) est venu s’interposer, comme pour détourner mon regard de l’immontrable intouchable.

J’avais déjà vécu semblable situation peu de temps auparavant du côté d’Aurangabad, quand un fier brahmane m’avait interpellé alors que je m’apprêtais à photographier “ça”, à savoir un autre intouchable immontrable.

Attitude innommable, qui explique en partie mon scepticisme quant au pacifisme de cette religion discriminante.

Mais qui n’explique pas totalement l’histoire de la banane. Sauf à savoir que l’homme au second plan cultive une bananeraie. Et que j’ai pensé en photographiant le moine surgissant que, sans le travail de cet homme, ses bananes il pourrait se les mettre…

Comme le prêtre népalais, privé de dessert si l’homme au second plan n’avait pas pensé au pique-nique.

Et pendant que j’y suis avec les associations d’idées qui défilent comme autant d’aiguilles entre âne et coq, j’ai retrouvé (en ne retrouvant pas la photo de Hampi), une série bananière publiée ici-même il y a 10 ans. Exactement.

Panorama de la banane

Ce qui nous fait une dernière coïncidence pour aujourd’hui.

(Photos : Navesh Chitrakar et JR Chauvin)

A propos de bananes et juste comme ça, pour se dire aussi qu’il est parfois bon de vieillir… Deux versions de la même chanson, à près de 40 années d’écart.