“Le tout est de tout dire
Et les mots me manquent.”
Paul Éluard
“Les mots manquent aux émotions.”
Victor Hugo
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Deux citations pour introduire un article où je ne sais pas si je parviendrai à tout dire. Et à dire quoi ?
Le 9 novembre dernier, alors que nos autorités sanitaires signalaient 551 décès causés par le Covid-19 dans notre pays (chiffre mis à jour après erreur initiale), “au moins 600 personnes ont été tuées – et probablement davantage”. En Éthiopie. C’est loin et la comparaison est vaine.
Et le bilan de ce massacre de populations Amharas dans la ville de Mai-Kadra par les Samri, une brigade de jeunes miliciens tigréens, n’est que provisoire, la région du Tigré étant actuellement coupée du monde et les combats se poursuivant entre l’armée éthiopienne et les combattants dissidents.
Je ne sais rien de plus que ce que vous pouvez lire ici ou là. Et je ne peux que dire mon effroi et ma désolation de voir encore, de nouveau, des milliers de civils forcés de fuir et tenter de chercher un fragile refuge, au Soudan voisin cette fois.
Et de constater mon manque de mots, tellement moins pire finalement que le manque d’humanité de ce monde. Cette épidémie de haine contre laquelle on ne cherche pas vraiment de vaccin.
Puisqu’une image vaut, paraît-il, 1000 mots, je n’ai retenu qu’une photographie parmi les dizaines que quelques reporters ont prises pour témoigner de ce désastre… Avec le regard de cet enfant qui, depuis que je l’ai croisé, me demande “pourquoi ?”
(Photo : Mohamed Nureldin Abdallah)
Les violences en Éthiopie n’ont pas attendu la fin de cette année. Les vagues, là aussi, se succèdent.
Aussi, en juin dernier, les manifestations de colère qui ont suivi l’assassinat du chanteur et activiste Hachalu Hundessa ont provoqué la mort d’au moins 80 personnes.
Je vous propose, quand même, une chanson pleine de vie pour conclure sur une note positive. Si possible.
Je n’ai pas de mot non plus…
… mais cette musique est belle… le meilleur et le pire comme d’habitude, hélas comme d’habitude !