Comme les autres, en différent

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“Dieu est mort.”
Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir (1882)

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Même France-Culture, plutôt habituellement discrète en la matière, ouvrait ce matin son journal de 7 heures avec l’information, avant d’y consacrer sa revue de presse internationale du jour.

La presse est plein de superlatifs, les réseaux sociaux débordent d’hommage, les images abondent partout.

Google propose plus de 50 millions de résultats dans sa rubrique actualités

Et l’Argentine est en deuil national pour trois jours.

abcdetc ne pouvait pas décemment passer la nouvelle sous silence

Mais comme je ne suis pas spécialiste, je cède momentanément la parole à certains qui le sont davantage.

Vous l’avez compris et je ne vous apprends rien : Diego Maradona, “dieu” du football est mort, comme l’annonce (entre 50 millions d’autres) Le Monde, sans majuscule, ou L’Equipe avec

Et comme l’annonçait Nietzsche avec quelques années d’avance. Encore le philosophe allemand, vu son lieu de naissance, avait plus de chance d’être supporter du VfB Leipzig, ancêtre du tout récent et très commercial RB Leipzig, plutôt que du SSC Napoli ou du FC Barcelone, où le disparu du jour fit l’essentiel de sa carrière.

Vu le nombre d’images du défunt déjà diffusées par ailleurs, et fidèle à la devise historique de ce blougui qui convient aussi à Maradona qui était, lui aussi, “comme les autres, en différent”, je vous épargne une longue rétrospective comme “la dernière photo polémique du Pibe de Oro”.

Et je vous propose en illustration du jour cette image d’un jeune Afghan anonyme, photographié en début de semaine sous la neige de Kaboul. L’un des de 2 millions de déplacés internes, dans un pays toujours frappé par la misère, les conflits, la folie humaine … qui se réclame de la main de Dieu.

Une photo dont vous pourrez penser qu’elle a aussi peu de rapport avec Maradona que la pensée de Friedrich Nietzsche.

Sauf en vous approchant pour constater que cet enfant porte les couleurs… du FC Barcelone. Où, je le rappelle pour ceux qui n’ont pas tout suivi de l’actualité du jour, Diego Maradona fut transféré en 1982 pour l’équivalent de 3,4 millions d’euros, avant d’être racheté par Naples, 2 ans plus tard, pour 5,6 millions. Bien loin du record des 222 millions versés par le PSG pour acheter Neymar (au FC Barcelone) en 2017 (source).

222 millions : soit près du double du budget du HCR pour l’Afghanistan.

Mais je m’égare.

Né dans un bidonville, Diego Maradona a atteint des sommets. L’enfant de Kaboul a lui aussi, une chance sur 222 millions de devenir footballeur.

(Photo : Mohammad Ismail)

J’aurais pu sacrifier à la facilité et me tourner vers Kusturica qui a filmé le Diego chantant ou vers Manu Chao qui l’a mis en chansons…

Mais franchement, ça aurait un peu nui à la qualité ou à l’originalité de cette rubrique fort appréciée.

Alors ?

J’ai été sauvé par un mail reçu ce matin, qui m’annonçait la sortie du premier disque de Loïs Zongo, Akutuk Sessions Part 1, et qui m’a fait découvrir cette étonnante technique de percussions aquatiques à mains nues du Cameroun.

Ce morceau s’appelle Le Souffle de Vie. C’est un beau titre pour terminer un article qui salue le décès d’un homme qui restera vivant dans tellement de mémoires.

Bon voyage Diego !