“La différence
C’est ce silence parfois au fond de moi”
Michel Polnareff, Lettre à France
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Il y a des tas de rubriques qui manquent à ce site, qui a depuis longtemps abandonné son ambition de proposer 26 parties sous chaque initiale de l’alphabet. Et dont ne demeure que ce modeste blougui.
Par soucis de diversification (comme mes confrères de la RTBF qui ont décidé de ne plus consacrer que 50% de leur journaux au covid), j’aurais pu vous proposer un horoscope, des recettes de cuisine ou quelques résultats sportifs… Mais je suis bien trop accro (addict en français d’aujourd’hui) aux photographies d’actualité, alors je vous propose juste un petit jeu des 7 différences (ou plus) à partir des deux images du jour.
[Pour patienter pendant que vous cherchez, je place ici un hommage à Rémy Julienne, né le 17 avril 1930 à Cepoy et mort le 21 janvier 2021 à Montargis. Même si je ne suis pas accro aux automobiles et même sans esprit de clocher, il était un compatriote de village dont j’étais fier qu’il nous représente brillamment à l’écran.]
Alors ces différences ?
Une photo nous vient de Chine et l’autre de Syrie. Les angles de vue sont différents. Le nombre de tentes aussi, même si je n’ai pas réussi à tout compter. Les couleurs sont plus uniformes, les tentes mieux rangées, l’environnement moins dégradé à Shijiazhuang qu’à Atma. Et, si le “camp” chinois prévoir d’accueillir 4.000 personnes, le syrien n’a pas besoin de guillemets et environ 30.000 réfugiés ‘y entassent…
Mais surtout, les Chinois ont construit un centre de quarantaine pour isoler de prochains malade du Covid pendant quelques jours. Alors que les réfugiés d’Atma, ou d’ailleurs, ne savent pas quand ils pourront rentrer chez eux. Si leur chez eux existe encore après 10 années de guerre.
À quoi peuvent bien servir les mots que j’écris là ?
À quoi bon rappeler que si Google me répond instantanément quand je lui demande le nombre de victimes du Covid dans le monde (Cas : 96. 218. 601, Guérisons : 53. 118 .533, Décès : 2 .058. 534) et que, dérisoirement (ou cyniquement) je me demande où est passée la différence, le même moteur de recherche omniscient et omnipotent me renvoie sur le site de L’UNHCR, pour apprendre que :
Sans donner aucune indications sur le nombre de morts…
À quoi bon faire à mon tour des comparaisons stupides et anxiogènes avec la Seconde Guerre mondiale ?
À quoi bon me désoler du silence dans des médias colonisés par un virus. Sauf en Belgique (voir plus haut) ?
Pourquoi ne pas, moi aussi me taire ?
Parce que j’ai besoin de croire encore. Et, en quittant la vue aérienne pour me rapprocher du camp d’Atma, tellement embourbé après les récentes précipitations sur la région, cueillir un sourire. D’enfant. En pensant à l’avenir que chacun porte en lui.
Quand même…
(Photos : Yang Shiyao, Anas Alkharboutli)
Mon oreille ne sait pas vraiment faire la différence entre le violoncelle d’Andrea Konstankiewiczová et celui de Dorota Barová et j’ai dû chercher un bout de temps pour identifier Dorata, la plus blonde, et Andrea, la plus brune. Enfin je crois…
Mais peu importe. Ce qui compte, c’est qu’elles jouent ensemble, en parfaite harmonie, dans leur duo baptisé Tara Fuki.
Je n’ai pas réussi à comprendre le sens de Tara Fuki (fuki signifierait “essuyer”… en japonais, mais le duo est tchèque !) Mais jai retrouvé (toujours avec le même faux ami bien utile) les paroles de cette chanson, Kdyby (qui se traduit pas “si”)
Le premier vers en est :
Co by zbylo, kdyby bylo srdce prázdná skříň.
(Que resterait-il si le cœur était un placard vide)
Coucou, une petite citation, au passage, entre deux cartons de déménagement : La Différence c’est ce que l’on a tous en commun. Biche de Bere. BIses…..
Et j’ajoute… Comme d’habitude, tes articles sont comme des uppercuts en plein cœur. Continue d’y croire, tu n’es pas seul.