“La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même.”
Franklin Delano Roosevelt (Discours d’investiture, le 4 mars 1933)
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J’ai découvert la citation du jour en regardant hier soir La Stratégie du Choc, le film de Michael Winterbottom et Mat Whitecross tiré du livre de Naomi Klein. Et j’ai repensé à mon ancienne toubib, et lectrice fidèle, qui me disait au moment du premier confinement (d’une longue série ?) que la colère était préférable à la peur, laquelle réduit la résistance immunitaire.
Et ma colère augmente à mesure que croît la propagande anxiogène qui se diffuse, se martèle, s’imprègne dans les esprits. Ainsi en lisant aujourd’hui que “3 Français sur 4 sont inquiets des nouveaux variants”, je me désole, je m’indigne et je suis bien content d’être le quatrième.
Car j’ai bien l’impression que les variants dont nous devrions le plus nous méfier sont ceux de la paranoïa qu’on nous inflige. Et du silence qu’on nous impose, confinement après couvre-feu, fermetures après restrictions.
Aujourd’hui, grâce à la pandémie mondiale, un nouveau choc se prépare, et (à part les motards sur les Champs-Elysées) il n’y a pas beaucoup de monde dans les rues.
Quoi que…
Non, les images ne viennent pas de Birmanie ou d’Algérie, mais d’inde. Où les agriculteurs sont mobilisés depuis près de trois mois contre les réformes libérales décidées par un gouvernement nationaliste (et ultra religieux) et votées par le parlement en septembre.
J’avais déjà évoqué cette mobilisation de masse en décembre. Et c’est par une photographie aperçue chez un confrère anglais que j’ai appris que 130.000 agriculteurs avaient répondu à l’appel de deux syndicats – Bharatiya Kisan Union (Ekta-Ugrahan) et Punjab Khet Mazdoor Union – et s’étaient réunis à Barnala dans l’état du Punjab.
Une manifestation de masse, peu relayée par mes confrères francophones, qui préfèrent parler des morts étasuniens du Covid, qui sont quatre fois plus nombreux, d’accord, mais comme l’Inde est au moins 4 fois plus peuplée que les Etats-Unis, on pourrait espérer que ça rééquilibre.
Mais non. Nos médias préfèrent alimenter notre peur que notre esprit de rébellion, ou parler de vaccins plutôt que de défense de nos droits.
C’est complotiste ? J’assume…
Bref.
Ces images pourraient inspirer les organisateurs de festivals d’été, qui pourraient proposer des rassemblements d’agriculteurs plutôt que de festivaliers pour dépasser la jauge (imbécile) de 5.000 personnes assises ! (Les Vieilles charrues n’auraient même pas besoin de changer de nom…)
Et elles devraient inspirer tous les peuples du monde (dont nous) menacés de choc économique et social sous prétexte de pandémie.
Enfin, je dis ça…
Je termine avec une autre évocation du même Roosevelt, dont Naomi Klein rappelle dans le film sus-cité qu’en 1937, quand il était était face aux syndicats qui lui disaient, il faudrait faire ceci et cela pour améliorer les lois sociales, les conditions de travail, limiter le pouvoir des banques, il leur aurait répondu : “Descendez dans la rue et obligez-moi à le faire.”
Cette année-là, il y eut 4 740 grèves et des avancées sociales comme jamais…
Alors, y aura-t-il un printemps social ?
(Photos : Danish Siddiqui, Sanjeev Kumar, Sushil Kumar Verma, DR)
Si nos gazettes ont ignoré les paysans indiens, elles ont toute parlé de la fin de Daft Punk. Même le Times of India ou l’Hindustan Times…
Pour ma part, je n’ai pas repris de moules parce que hier soir c’était spaghettis.
Par contre, je suis triste de la disparition d’Isabelle Dhordain. Car, même si je n’écoutais pas régulièrement son émission, elle avait l’art d’y faire se croiser des artistes connus ou en devenir…
J’ai donc parcouru la playlist du Pont des artistes du Trianon qui a longtemps accueilli l’émission. Et j’ai choisi UNE vidéo parmi les 415 mises en ligne.
Bravo à l’heureuse gagnante, Natalia Doco (jumelle de mon fils à quelques années près), Argentine et Française d’adoption.
Respirer. Quel beau projet !