“La beauté, c’est les larmes.”
Léo Ferré
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À force de me répéter avec cette citation de Léo Ferré et d’opiniâtreté à en chercher l’origine, j’ai fini par la retrouver dans un recueil de citations, publié sous le titre Le désordre, c’est l’ordre moins le pouvoir… Une devise inspirante pour les temps qui (nous) courent.
Sur Google, 40% des recherches renvoient toujours par ici. Et ça va augmenter avec la mention du jour. Au vu des statistiques dégringolantes de fréquentation de ce blougui, que je serai bientôt seul à fréquenter (et toi, unique regard du jour ?), j’ai été un peu triste que personne d’autre que moi ne fasse jamais la recherche sur “La beauté, c’est les larmes.”
Mais il y a bien plus triste. Et les larmes ne sont pas toujours belles.
Celles de Humaira Mustapha, sur l’unique photo du jour, sont bouleversantes. Hafsa et Aisha, ses deux filles de 14 et 13 ans, ont été kidnappées, avec 315 de leurs congénères, lors de l’attaque de leur pensionnat de l’école publique de Jangebe, dans l’état de Zamfara.
C’est le troisième enlèvement de masse depuis décembre au Nigeria, où cette pratique se banalise. Jadis perpétrés par Boko Haram, pour des raisons “idéologiques”, ces kidnapping sont maintenant aussi l’œuvre de groupes purement criminels, juste motivés par l’appât des rançons.
Et le gouvernement a beau promettre de “tout mettre en œuvre” pour retrouver les enfants, leurs parents ne sont prêts à les croire qu’une fois qu’ils pourront de nouveau serrer leurs enfants dans leurs bras.
En attendant, coulent les larmes. « Dès que je pense à mes filles, une tristesse indescriptible m’envahit », s’est confiée Humaira Mustapha.
Et, dans un pays où le taux de scolarisation stagne au-dessous de 50%, ces enlèvements ne risquent pas d’améliorer les choses. D’abord parce des centaines de filles manquent à l’appel (je sais, c’est un peu cynique) mais surtout parce que ça désanctuarise les écoles, entraînant la peur des élèves et de leurs parents.
Humaira Mustapha illustre les articles de nombre de mes confrères. Ca ne fera pas revenir ses filles, mais puisse-t-elle se réconforter – un peu – de nos marques de soutien, même lointaines, même modestes et dérisoires.
Je lui souhaite tellement d’autres larmes, bientôt, en retrouvant ses filles. De belles larmes, de bonheur !
(Photo : Kola Sulaimon)
Kuku est né à Miami avant de rejoindre Lagos au Nigéria où il a grandi. Il vit maintenant à Paris, navigant entre ses trois pays et sa double culture, ses racines africaines et ses influences occidentales.
Brother, est une chanson qu’il a dédié à son fils, qu’il surnomme souvent ainsi. C’est aussi une chanson en l’honneur des pères, pour aller au delà des stéréotypes de leur absence ou de leur désintérêt.
Kuku nous invite à partager cette chanson si on l’a aimée. Voilà…
Une chanson de tellement de circonstances.
Partage émouvant, tellement de sens !!
Émotions, comme bien souvent en te lisant et en écoutant les musiques ici …
Douce soirée
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