“J’ai jamais tué de chats ou alors y a longtemps
Ou bien j’ai oublié ou ils sentaient pas bon”
Jacques Brel, Ces gens-là
J’avoue avoir de temps en temps une pensée compatissante pour mes confrères des journaux sérieux et pas complotistes pour deux sous (d’ailleurs Le Monde coûte 3€ en semaine et 4,50€ le week-end) : après plus d’un an de pandémie, il devient parfois difficile de trouver des sujets originaux. Comme il m’est de plus en plus difficile de trouver des photos d’actualité démasquées (et je continue d’espérer que les enfants qui naissent aujourd’hui pourront voir autre chose que des moitiés de visage).
Dans cet effort collectif de renouvellement des sujets anxiogènes, Maya Wardeh, Matthew Baylis & Marcus S. C. Blagrove viennent d’apporter une sympathique contribution, avec leur étude Predicting mammalian hosts in which novel coronaviruses can be generated (Prédire les hôtes mammifères dans lesquels de nouveaux coronavirus peuvent se développer) mise en ligne à la veille de mon anniversaire sur le site Nature Communications.
Une étude trop peu relayée par mes confrères “sérieux”. Du coup, Le Monde (encore lui, oui, c’est une référence, non ?) en est encore à s’intéresser aux chauve-souris ou au pangolin (je pouffe) quand Maya Wardeh, Matthew Baylis & Marcus S. C. Blagrove nous préviennent qu’il nous faut nous méfier … des chats !
C’est en tout cas la grave question que m’a posé cette semaine 20minutes dans l’une de ses lettres d’information (oui, je ne suis pas abonné qu’à celle du Figaro) :
Coronavirus : Faut-il maintenant se méfier des chats ?
Waouh !
Non contents de se méfier de ses voisins, des ses collègues de travail, de tous les inconnus qui pullulent dans notre quotidien, de nos enfants qui fréquentent des écoles aux protocoles sanitaires douteux, de nos soignants qui refusent de se faire vacciner et qu’on a bien raison de ne plus applaudir le soir quand on couvre le feu… voilà qu’il va nous falloir “nous méfier des chats”, dont je viens en plus d’apprendre que leur nombre ne cesse d’augmenter dans notre pays, pour atteindre 6 millions au moment où j’écris.
Bon. Pour vous rassurer, je vous dois de préciser que cette hypothèse a été faite par une intelligence artificielle et que Maya Wardeh, sur le site de France24, vous explique tout (ou presque) sur l’algorithme qu’elle a mis au point avec et ses confrères, et dont elle reconnaît elle-même que “ces conclusions ne sont pas justes à 100 %”.
J’espère que vous n’avez pas tué votre chat avant de lire la fin. J’ai d’ailleurs appris (eu la confirmation plutôt) en préparant cet article que “Votre chat est plus intelligent qu’une IA”.
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Pour illustrer l’information féline du jour, abcdetc a le plaisir de vous offrir en exclusivité française (selon mes recherches) quelques photographies de Sakae Kato et des chats qu’il recueille et protège dans la région de Fukushima, toujours en quarantaine depuis 10 ans !
L’article complet (en anglais donc) et (plein) d’autres photos sont par ici.
(Photos ; Kim Kyung-Hoon)
Malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à trouver d’artiste japonais(s) dans une reprise de Ces gens-là. Mais Voir un ami pleurer (涙) par Akiko Okuda, ce n’est pas si mal.