“Et je laissais couler les larmes, les sentiments, les rancœurs, la vie… sans retenir non plus les sourires.”
Merci pour tout
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Promis. j’arrête demain. Ni de fumer (ça fera bientôt 6 mois que j’ai franchi le pas, une nouvelle fois – la bonne ?) ni de laisser couler (quand on émotionne on ne compte pas, comme dit presque le proverbe), mais de vous propose de fausses citations sorties tout droit de mon imagination. Mais, en attaquant ce billet, j’avais la tête pleines de chansons parmi lesquelles je n’ai pas su choisir.
Et avant d’arrêter les photos d’enfants, très provisoirement, j’ai voulu terminer cette mini série de trois billets (voir hier et avant-hier) en rappelant que je ne suis pas complètement naïf et que, même si l’enfance me laisse rêveur, je n’en nourris aucune nostalgie, que je n’ai aucun spleen du “vert paradis des amours enfantines” cher à Baudelaire, et que j’ai tellement conscience que l’enfance n’est pas un moment miraculeux pour tous les enfants de ce monde.
Alors que je cherchais, comme chaque jour, les images de ce jour, quelques photographies d’actualité sont venues me rappeler cette réalité. J’ai à peine eu à chercher davantage pour vous composer cette mini série de 8 regards sur le monde et sur l’enfance.
- Avec Stephen Mudoga qui chasse les criquets dans les champs familiaux à Elburgon (Kenya).
- Un gamin de Manille (Philippines) qui arrose un terrain de football transformé en jardin collectif, pour nourrir sa famille et ses voisins, menacés de famine par les mesures d’enfermement décidées pour endiguer la pandémie.
- Un autre garçon, à Jaipur (Inde), assis au sommet d’une décharge de la ville.
- Junaed Hossain qui gagne moins de deux dollars par jour pour casser des briques dans un chantier de démolition de Dacca (Bangladesh).
- Pornpattara Peachurai qui, sous le nom de Tata Por Lasua, boxe pour le plaisir et pour gagner de l’argent pour sa mère à Chachoengsao (Thaïlande).
- Fato Abdula Ali et l’enfant auquel elle a donné le jour pendant qu’elle fuyait devant une attaque de militants de l’état islamique, qui ont trouvé refuge dans un hôtel de Pemba (Mozambique).
- Une autre mère, Ceidy, et un autre bébé, qui ont fui la misère du Guatemala, espérant une vie meilleure aux Etats-Unis où elles viennent d’arriver.
- Un dernier enfant enfin,, dans les bras d’une autre mère. Une image rassurante et réconfortante pour terminer ce mini tour du monde, extraite d’une série proposée par le Guardian à partir d’images de la photographe tchèque Karolina Ćwik qui a voulu explorer “la tendresse, l’épuisement et le désordre qui accompagnent le fait d’être maman” (et l’occasion d’une tendre dédicace…)
Voilà. C’est tout.
(Photos : Brian Inganga, Ezra Acayan, Vishal Bhatnagar, Md Manik, Athit Perawongmetha, Emidio Jozine, Go Nakamura, Karolina Ćwik)
Le titre du billet du jour est aussi celui d’un ouvrage d’Eric Conan consacré aux camps d’internement français de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (dans le département du Loiret où j’ai grandi), où 7618 personnes (dont plus de 3500 enfants) raflées au Vél d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 ont attendu leur départ pour Auschwitz. Dont aucun enfant n’est revenu vivant. Pierre Laval, alors chef du gouvernement, n’avait pas voulu séparer les enfants de leurs parents “dans une intention d’humanité”… Méfions-nous de certaines humanités comme de nos cécités.
À cause de mes digressions enfantines, plusieurs photos et billets d’actualité sont restés à l’état de brouillon.
Le chanteur pauliste (de São Paulo) Kiko Dinucci illustrait l’un de ceux-là.