Les marchands de sable

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“Pom pom pom pom…”

Non, ce n’est pas le début de la 5e Symphonie de Beethoven que je vous propose de fredonner en exergue. Mais le chant de Nounours quand il descendait son échelle vers Nicolas et Pimprenelle dans Bonne nuit les Petits. Je n’ai pas réussi à trouver une vidéo de ce passage rituel, mais vous pouvez y assister dans cette compilation (à 3’10 environ et sans doute plus loin), dans laquelle j’ai découvert que le marchand de sable s’appelle Ulysse. Et que les enfants se prénommaient à l’origine Petit Louis et Mirabelle.

Bref.

Ce détour en enfance a été influencé par les photos du jour, prises sur la plage de New Brighton à Merseyside, où une centaine de volontaires de l’association Sand in Your Eyes ont érigé 26 statues de glaces et invité autant d’enfants à venir poser à leur côté pour lancer un appel aux dirigeants du monde, en prélude à la COP 26 qui se déroulera à Glasgow en fin d’année.

“Ces 26 sculptures d’enfants en glace sont une métaphore de la fragilité de l’avenir de nos jeunes face au changement climatique, de la fonte des calottes glaciaires et de l’élévation du niveau de la mer à mesure que la marée les envahit”, a expliqué l’un des responsables de l’association à mes confrères anglais.

L’installation est belle et j’aurais aimé vous en dénicher plus d’images. La démarche est belle aussi.

Mais, à l’heure où la fonte des glaces s’accélère et où l’on peut juste imaginer que notre monde sera submergé, métaphoriquement ou non, bien avant que se réunisse la COP 50, j’ai comme un doute sur l’utilité d’interpeller des “responsables”, qui pour le coup restent un peu de glace devant l’urgence et qui n’ont pour “ambition” qu’une “transition énergétique”, destinée davantage à sauver le modèle capitaliste en plein recyclage qu’une planète en plein naufrage.

Et, quitte à tisser la métaphore (comme Pénélope qui nous ramène à Ulysse), je me méfie des marchands de sable du temple du marché.

Je préfère réécouter l’original qui me rappelle un temps où je ne pensais pas à une planète menacée. Et m’aide à croire – encore – en un futur où les enfants auront de nouveau droit à cette insouciance.

(Photos : Peter Byrne)

Après avoir bouclé le billet de ce weekend, avec une autre musique enfantine, mon esprit d’escalier (même si j’ai déménagé sur le même palier) a réalisé que j’aurais pu illustrer la pleine lune des fleurs avec …  Le Temps des fleurs.

Je suis donc allé copier cette mosaïque dans un ancien billet pour vous la recoller (légèrement mise à jour) ici.

En souvenir des lendemains qui avaient un goût de miel quand j’étais jeune et que je croyais au ciel.

Une chanson créée en Russie avant de s’internationaliser.

  1. Dorogoï dlinnoïou (Дорогой длинною ) en russe par Nani Bregvadze
  2. Those were the Days en anglais par Mary Hopkin
  3. Degar Ashkam Marez en perse par Awesta
  4. 悲しき天使 en japonais par Seiko Niizuma
  5. Quelli erano giorni en italien par Gigliola Cinquetti
  6. Que tiempo tan feliz en espagnol par Matt Monro
  7. An jenem Tag en allemand par Dunja Rajter
  8. Le Temps des fleurs en français par Dalida
  9. Those were the Days en anglais de nouveau, mais par les Finlandais des Leningrad Cowboys, filmés par leur compatriote Aki Kaurismäki