Réimaginer – Recréer – Restaurer

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“Si tu peux voir détruire l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir…”
Rudyard Kipling, If (à lire intégralement ici ou à écouter dit par Lavilliers )

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C’est en retrouvant la chanson mosaïque que j’ai imaginé chercher des images de “body” pour une galerie distrayante de weekend.

J’imaginais vous proposer, peut être, une série de bodybuildé(e) ou de tatoué(e)s de tous pays, comme j’en croise régulièrement dans les images de l’actualité du monde. Mais, en tapant donc “body” dans le moteur de recherche d’une des agences de photos qui m’approvisionnent, j’ai  eu la surprise de trouver ce militant environnemental s’asseyant dans le réservoir du barrage de Parch, au nord de Chandigarh, totalement asséché depuis la mi-avril, suite à une défaillance technique.

J’ai appris – dans la même légende qui me localisait le bonhomme dont j’ignore le nom – que se déroulait aujourd’hui la Journée mondiale de l’environnement.

J’ai alors pensé à ce texte de Kipling, un peu galvaudé autant qu’un peu despotique dans l’image paternelle qu’il propose, je vous l’accorde, mais qui demeure une belle page poétique.

Mais j’ai surtout pensé à Dieu – qui traverse souvent les pages de ce blougui je vous l’accorde – qui, s’il existe, possède une bonne excuse, je l’ai déjà dit, mais surtout assiste à la destruction de l’ouvrage de sa vie sans vraiment donner le moindre signe qu’il s’est mis à rebâtir.

C’est donc à nous qu’incombe la tâche de réimaginer, recréer et restaurer, comme nous y invite le site internet dédié à l’événement, en titre de cet exergue :

“Nous ne pouvons pas remonter le temps. Mais nous pouvons faire pousser des arbres, rendre nos villes plus vertes, redonner vie à nos jardins, changer notre régime alimentaire et nettoyer les rivières et les côtes. Nous sommes la génération qui peut faire la paix avec la nature. Soyons actifs, pas anxieux. Soyons audacieux, pas timides.”

Avant de nous appeler à rejoindre la #GénérationRestauration.

Je ne suis pas très doué en hashtag (mot dièse, selon la traduction officielle) et je vous épargne les réflexions autant cynique qu’ironiques qui m’ont traversé en pensant à toutes ces injonctions à nous transformer en colibris pendant que les vautours de la finance et autres crapuleries s’activent au dessus de nos têtes et de notre planète.

Je préfère, parce que c’est le weekend et – un peu – la trêve de mes colères croire que je peux, comme chacun, continuer à faire, sans illusion, le très peu que je peux faire, qu’évoquait Théodore Monod. Que j’ai déjà cité souvent par ici.

Et saluer l’artiste de sable, Sudarsan Pattnaik, Indien lui aussi, qui a passé la journée d’hier à réaliser une de ses œuvres éphémères, pour marquer cette journée, tout en appelant à “respecter les besoins et les droits des peuples autochtones et des communautés locales, et intégrer leurs connaissances, leur expérience et leurs capacités pour garantir la mise en œuvre et la pérennité des plans de restauration”.

(Photos : Ravi Kumar, DR)

La chanson qui a inspiré ce billet n’est finalement pas complètement sans rapport. Nous avons tous quelque chose encore à apprendre.

Six versions de Everybody’s Got To Learn Sometime, que je n’ai pas vraiment eu le temps de placer dans une mosaïque si je voulais publier ce billet avat la fin de la journée.

Même si l’environnement, qu’on devrait peut être plutôt désigner comme notre espace naturel de vie pour mieux nous impliquer à le défendre, restera un sujet d’actualité pour tellement d’autres jours à venir.