“C’est celui qui le dit qui l’est !”
Expression (“pas seulement”) enfantine
*
L’abandon du masque (inutile) en extérieur et la levé du couvre-feu (tout aussi inutile) au soir de la Fête des Pères et du premier tour des élections régionales et départementales (ne dite plus cantonales) et à la veille de la Fête de la Musique (dont on ne sait plus du coup qui a le droit de la fêter…) ont failli occulter la nouvelle du jour, à savoir la rencontre Biden-Poutine, en terrain neutre, à Genève.
Quoi que cette rencontre a toutes les chances de ne pas être un événement, comme l’a anticipé une certain Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis, en prévenant que “si vous en attendez [des résultats] de vraiment importants, vous risquez de patienter longtemps”.
Ca tombe bien : je n’attendais rien de cette rencontre au sommet, sauf de récupérer les photos pour les comparer à celle de la première rencontre, en 2011 à Moscou, entre Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, et Vladimir Poutine, alors Premier ministre (“président du gouvernement russe”) sous la présidence de Dmitri Medvedev.
Je vous laisse apprécier la différence, en vous rappelant juste au passage l’âge des deux protagonistes : Joseph Robinette Biden Jr. 78 ans et Vladimir Vladimirovitch Poutine, 70 ans. Sans en tirer aucune conclusion sur les régimes respectifs des deux hommes.
Quant au contenu des discussions, la presse nous ayant allègrement servi le menu avant la rencontre, relayant complaisamment les reproches que l’Etasunien fait au Russe (qu’il a traité naguère de “tueur”), j’ai eu tendance, même sans sympathie particulière pour le bonhomme, à donner raison à Poutine, quand il disait (naguère plus quelques jours) : “C’est celui qui le dit qui l’est !”
Car pour dénoncer les atteintes aux Droits de l’homme en Russie, il faudrait avoir fermé Guantanamo et calmé les ardeurs de la CIA. Pour pointer du doigts les cyber-attaques “russes”, il faudrait peut être cesser les poursuites contre Edward Snowden (toujours réfugié depuis 2013 en … Russie) et cesser les agissements de la NSA. Pour s’indigner des interventions militaires de la Russie, ce serait bien de quitter l’Irak et l’Afghanistan (entre autres), de vider les bases étasuniennes (800 bases militaires déclarées et 177 pays) et d’arrêter de se prendre pour le gendarme du monde. Pour parler désarmement, ce serait plus crédible sans afficher un budget de 740,5 milliards de dollars pour la défense des Etats-Unis en 2021 (sans compter les 3.8 milliards d’aide militaire versés chaque année à Israël…) Pour donner des leçons de démocratie, il serait judicieux que les doutes sur la dernière élection présidentielle étasunienne soient totalement levés.
J’en oublie sûrement. Mais je serais à la place de Joseph Robinette Biden Jr. (ce qui a peu de chances d’arriver, je vous l’accorde), je ne la ramènerai pas trop.
Ce que Poutine pourrait bien traduire par “T’ar ta gueule à la récré !”
(Photos : Alexander Zemlianichenko, Sean Gallup, Mikhail Svetlov)
Je ne connaissais pas Soso Maness avant de trouver cette chanson d’actualité et pas seulement parce qu’elle est sortie il y a 15 jours.
Bref (parce que je lavais pas placé plus haut…)
Et si comme moi vous ne comprenez pas tout et que vous ratez certaines paroles (comme “À cheval sur la Cannebière – Torse nu comme Poutine Vlad’”), Google est – quand même – votre ami.
Bien dit Lucide !