“Le [football] est devenu l’une des affaires les plus lucratives du monde, qu’on ne monte pas pour jouer mais pour empêcher qu’on ne joue.
[…]
Par bonheur, on voit encore sur les terrains, très rarement il est vrai, un chenapan effronté qui s’écarte du livret et commet l’extravagance de feinter toute l’équipe rivale, et l’arbitre, et le public dans les tribunes, pour le simple plaisir du corps qui se jette dans l’aventure interdite de la liberté.”
Eduardo Galeano, Le Football, ombre et lumière
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Je sais pertinemment que citer l’auteur uruguayen reconnu par la gauche la plus recommandable (cf. sa présence régulière dans les colonnes du diplo, avec notamment son Sens dessus dessous déjà sûrement évoqué ailleurs dans ce blougui) a quelque chose de la rechercher de l’argument d’autorité. Mais je n’en ai pas besoin pour m’affirmer de gauche et affirmer mon amour du football.
Avec toutes les réserves d’usage à propos de cette “affaire lucrative”, mais sans complexe. Car, comme le rappelle volontiers mon fils (avec lequel je suis bien d’accord), les intellectuels, de gauche, de droite et de tous côtés, qui font des mines dégoûtés devant le sport et le football en particulier, se privent d’un plaisir que l’on n’a pas au théâtre ou au cinéma, grâce à l’incertitude du dénouement.
Bref.
Tout ça pour dire que j’ai regardé hier soir le match Suisse-France avec grand plaisir, malgré quelques agacements dus à l’indigence de la retransmission sur le web par nos chaînes nationales… Et, grâce à mon peu de chauvinisme, j’étais bien content de la victoire des Helvètes contre une équipe un peu trop arrogante arrogance qui considérait ses adversaires un peu comme une équipe de seconde zone.
Et pour conclure, sans en rajouter dans la vacherie contre un jeune millionnaire déjà accablé de toutes parts, j’étais content de trouver ce matin de belles images de la Suisse où, depuis Adelboden (canton de Berne), les vaches transhument vers les alpages de l’Engstligenalp, où elles paîtront paisiblement durant l’été.
Avec une envie personnelle d’aller voir aussi ailleurs la couleur de l’herbe. Dont je reparlerai. Peut-être…
(Photos : Alessandro Della Valle)
Jaël Malli a longtemps joué en équipe, au sein de son groupe Lunik, avant de poursuivre une carrière solo sous son simple prénom, Jaël.
En musique, contrairement au foot, on peut réussi en jouant perso.