Voilà, c’est fini !

,

Slide 1

“Voilà, c’est fini
On va pas s’dire au revoir comme sur le quai d’une gare
J’te dis seulement bonjours et fais gaffe à l’amour”
Voilà, c’est fini, Jean-Louis Aubert (1989)

*

Je ne suis pas vraiment (vraiment pas) fan de Jean-Louis Aubert dans sa version crooner-cocker, mais c’est sa chanson qui m’est venue naturellement en tête en esquissant ce billet. Alors voilà…

Bref

C’est donc fini.

Hier soir, le dernier soldat américain a quitté l’Afghanistan. Il s’agit en l’occurrence du général major Christopher Donahue, commandant de la 82e division aéroportée. Un illustre inconnu de ses compatriotes (comme de moi même bien sûr) qui va donc rentrer dans l’histoire, comme le prédisent ce matin quelques gazettes en relayant le cliché du département étasunien de la défense, que je vous propose à mon tour en photo du jour.

Une photo de piètre qualité, ce qui paraît surprenant de la part d’un pays qui, s’il a échoué dans toutes ses opérations militaires depuis la Seconde guerre mondiale, a quand même réussi à coloniser le monde, notamment grâce à ses images.

Mais c’est peut être (sans doute) fait exprès, pour donner une touche dramatique à l’événement.

Je ne vais pas commenter ici la chute de Kaboul, ni disserter sur 20 années d’occupation sans aucun succès. Ni aucune utilité, puisque c’est au Pakistan que les Etasuniens auraient retrouvé et exécuté Ben Laden, en 2011. Ni remonter jusqu’en 1989, qui n’est pas seulement la date de parution de la chanson citée en titre et en exergue, mais aussi celle du départ des soviétiques d’Afghanistan, après 10 années d’une guerre tout aussi piteuse que celle de leurs successeurs.

Je souhaite cependant bon courage aux Afghans et Afghanes qui vont retrouver les “joies” d’une vie rythmée par la charia, comme à celles et ceux qui parviendront à s’exiler.

Car, même si “la vie est un court exil”, comme aurait dit paraît-il Platon (que j’aurais pu aussi citer en exergue, une vie d’exil est une vie à reconstruire. Entièrement.

*

Je ne vais pas me comparer à un Afghan : mon exil un peu forcé demeure dans mon pays, dont je connais la langue et quelques habitudes culturelles. et même si mon refus du passe sanitaire me donne un statut quelque peu particulier, il n’a rien à voir avec celui de demandeur d’asile.

je ne vais pas non plus (surtout pas) me comparer à un militaire étasunien. Mais, pour moi aussi, depuis hier, c’est fini ! J’ai quitté le travail qui me payait et me voilà, officiellement demandeur d’emploi. Sans beaucoup d’illusions, à presque 60 ans, sur l’efficacité d’en retrouver un en traversant la rue. Sans me faire écraser de préférence…

Bref.

Une nouvelle tranche de vie commence. Et ne sachant pas vraiment ce qu’elle sera, je suis venu y réveiller ce blougui quelque peu en sommeil depuis quelques semaines.

Voilà, ça (re)commence.

(Photo : Jack Holt / US Central Command)

Pour dire au revoir à mes collègues, j’ai entrepris de fabriquer un message vidéo.

Je sèche encore sur quelques moments du texte, mais j’ai déjà trouvé la musique : Tempo, extraite du dernier disque éponyme de Dom la Nena, et qu’elle interprète ici dans les studios de Radio Nova.