“Keep smiling !”
Constantin Virgil Gheorghiu, La Vinqt-cinquième heure
*
J’avoue ne pas vraiment me souvenir du roman de Constantin Virgil Gheorghiu, mais j’ai toujours cette dernière phrase (explicit, viens-je d’apprendre) en mémoire, dont je me sers régulièrement pour traverser les coups de vent, les coups de cœur, les coups du sort. Continuer à sourire, avec détermination et résistance. Et avec joie et plaisir aussi, parce que c’est bon de partager des sourires. Il fut un temps où je les collectionnais, expliquant que c’était la seule collection à ma connaissance où l’on n’avait jamais de double et où un échange ne nous prive de rien. Au contraire.
Et depuis plusieurs années, “sourire” est devenu la formule qui précède ma signature dans mes mails ou la remplace dans mes SMS. Et j’essaie de prendre conscience quand je l’écris pour qu’il éclaire aussi (plus ou moins…) mon visage.
Mais dans cette époque épique que nous traversons, sans bien distinguer la fin du délire sanitaire, le sourire parfois s’assombrit, vacille, pâlit, s’éteint. Et l’objet moderne obligatoire de notre socialisation – le masque – le dissimule quasi totalement, les yeux ne donnant qu’un faible écho de nos sourires dissimulés.
J’ai eu peur en voyant la première image du jour qu’elle nous annonce une prochaine étape de la contrainte sécuritaire, une nouvelle contrainte du glissement totalitaire où, pour avoir droit à une vie “normale, après le passe sanitaire viendrait le temps d’une tenue de ville des plus seyantes.
Mais ce n’est qu’une photo qui nous vient de Pyongyang (où règne une vraie dictature, je sais), où l’on célébrait hier, en grandes pompes, le 73e anniversaire de la fondation de la République démocratique populaire de Corée.
Ouf !
Nous allons encore pouvoir continuer de sourire.
Comme nous le faisons depuis 50.000 ou 70.000 ans (on ne va pas chipoter pour une approximation de 20.000 ans !) C »est l’âge de Krijn, l’homme de Néanderthal (Homo neanderthalis) reconstitué grâce à plusieurs années de patience par les deux frères Adrie et Alfons Kennis et exposé depuis mardi dernier et jusqu’à la fin octobre au Musée National d’Archéologie de Leden, aux Pays-Bas. C’est loin, surtout sans passe sanitaire.
Le musée présente fièrement Krijn comme le premier Néanderthalien hollandais. Mais, malgré mes lacunes en géographie comme en (pré)histoire, je doute que les Pays-Bas existassent déjà il y a 70.000 et même 50.000 ans.
Ce chauvinisme batave m’a bien fait sourire. Et pas les temps qui courent, c’est toujours bon à prendre. Vous ne trouvez pas ?
(Photo : KCNA, Bart Maat)
PS : C’est mieux avec les photos, mais personne ne s’était rendu compte de leur absence. C’est dire la foule de lecteurs.
Keep Smiling !
Pour garder le sourire, je vous conseille de marquer les 50 ans de la parution d’Imagine de John Lennon (c’était hier) plutôt que demain l’anniversaire ambigu du 11 septembre. Non, je ne fais aucun complotisme à propos des événements de 2001, mais je me désole chaque année que cette commémoration efface des mémoires le coup d’Etat du 11 septembre 1973 au Chili, avec la complicité des Etats-Unis.
Bref.
J’ai réalisé en cherchant dans les archives de ce blougui, que je n’avais jamais publié de mosaïque de reprises d’Imagine . On verra ça demain… En attendant, je vous propose une reprise toute fraîche de Let it be, un des derniers titres signé Lennon/McCartney, paru en 1970, en 45 tours (single en français d’aujourd’hui) puis sur l’album éponyme.
Une reprise interprétée par la jeune Belgo-Camerouniase, Lubiana, en direct sur la chaîne nationale de son pays d’adoption.