Se voiler la face

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D’habitude, je recopie mes citations d’exergue à la main, mais je traverse une certaines zone de turbulente paresse et comme il m’aurait fallu retrouver la citation d’Obama ailleurs que chez Elle dans sa série de “citations féministes qui vont changer votre vie”, je me suis contenté d’un copier-coller.

Un peu comme certains soupçonnent le 46e président des États-Unis, Joseph Robinette Biden, de le faire sur le 44e, Barack Obama, dont il fut le vice-président…

Mais c’est un peu injuste. Car c’est la décision de Donald Trump qu’a entériné Jo Biden en organisant le retrait des troupes étasuniennes d’Afghanistan à la fin du mois dernier. En 8 ans de règne et malgré son Prix Nobel de la Paix, Obama n’avait pas mis fin à ce conflit (ni fermé Guantanamo).

Bref.

Depuis le 31 août, le sort des femmes afghanes, et de leurs droits sous le nouveau régime des talibans, préoccupe “l’opinion internationale”. du moins quand le Covid (ou Belmondo) laisse un peu de place dans les infos du jour.

Samedi, pendant que les Etats-Unis commémoraient leur 11 septembre, qui entraîna l’invasion de l’Afghanistan, quelques centaines de Kabouliennes ont assisté à une conférence à l’Université Shaheed Rabbani, où les oratrices étaient venues défendre les mesures du nouveau régime. Elles ont ensuite défilé dans la capitale pour exprimer leur soutien aux taliban tout en protestant contre leurs concitoyennes non-voilées.

“Celles qui ne portent pas le hijab nous font du mal, à nous toutes”, expliquait l’une à l’un des journalistes encore sur place, pendant que d’autres se déclaraient “satisfaites de l’attitude et du comportement des moudjahidines (talibans)”.

La plupart des manifestantes brandissaient d’ailleurs les drapeaux blancs de l’Emirat islamique d’Afghanistan.

On peut bien sûr s’interroger, comme mes confrères belges, sur la spontanéité de ce mouvement “féministe”, et soupçonner que cette manifestation témoigne surtout des progrès de la propagande talibanne à l’intention de l’occident.

Mais on peut quand même souligner un autre progrès : en 20 ans, l’obligation vestimentaire faite aux femmes afghanes est passée de la burqa au niqab.

Je sais, en matière de droits des femmes, c’est minime… Comme disait Obama, il reste beaucoup de travail.

(Photos : Thomas Krych, Aamir Qureshi, DR)

Je termine avec un autre copier-coller, avec une image croisée récemment au hasard du web. Matière à réflexion, à propos de l’Afghanistan comme de la ville où j’habite maintenant depuis plus de 8 ans et où j’ai vu “évoluer” la mode… 

En cherchant une musique sur les femmes afghanes, je m’attendais à trouver une chanson de soutien à la résistance de celles qui ont quitté le pays. Mais la pemière vidéo qui est apparue était construite à partir du #DONTRUSHCHALLENGE.

J’ai encore copié et collé la définition de ce “challenge”, pratiqué notamment sur Tik Tok. Réseau social en plein essor, mais que je ne pratique guère, contrairement à notre lamentable qui s’y ridiculise autant que sa fonction.

Bref, voilà de quoi il s’agit :

“Le concept est simple. Pour commencer, il suffit de se dévoiler au naturel devant l’objectif plongée dans un ennui incommensurable. Puis, après aZvoir jeté un coup de pinceau à la caméra telle une youtubeuse beauté, réapparaitre comme par magie parée de nos plus beaux habits et de notre meilleur make-up.”

Et voilà ce que cela donne (donnait) avec quelques participantes afghanes. Imaginez la même chose avec juste des niqabs !

Et pour compléter, la musique qui accompagne la vidéo serait de Jamshid Parwani. Que je ne connais pas mieux que Tik Tok et ses challenges.